Critique numéro par numéro.


#1 [Juillet] Nous voilà donc avec la mini-série qui conclura le run de Remender sur la franchise Captain America. Au programme, l'équipe de l'excellente mini "The Bitter March" et une histoire mettant en scène Ian (le fils adoptif de Steve Rogers et vrai fils d' Arnim Zola, découvert au début du run de l'auteur) qui débarque dans un monde totalement dominé par l'Hydra.


Remender est malin et fait en sorte que son récit soit totalement compréhensible sans lire Secret Wars. Il n'y a même aucune référence pour le moment, et c'est très bien comme ça. A la manière des épisodes de All-New Cap, l'épisode s'ouvre sur un flash-back (du passé de Ian pour l'occasion, forcément), pour resituer notre héros, avant d'embarquer dans le présent et de découvrir ce nouvel univers.


Comme d'habitude avec Remender, le premier épisode n'est pas le meilleur, mais ça à le mérite de poser un récit engageant. On a envie de voir comment Ian va s'en sortir dans un monde totalement dominé par l'Hydra où il ne peut donc absolument pas gagner et seulement espérer survivre. On a envie de découvrir plus de personnages version Hydra également. Et la confrontation annoncée en fin de numéro est très intéressante et devrait être un de ces grands moment de joute idéologique dans la tradition du run de l'auteur sur les personnages de l'univers de Captain America. A part ça, on a énormément d'action, d'efficaces monologues internes qui tentent de donner un peu de consistance à Ian et des dessins très dynamiques de Boschi, même si assez inconstant et pouvant passer du très joli au un peu moche d'une case à l'autre, mais globalement ça colle bien à l'univers de la série.


Démarrage efficace pour cette série pour laquelle je ne me faisais de toute façon pas trop d'inquiétudes. J'espère que Remender pourra terminer son run en beauté sur cette série, surtout qu'il doit avoir pas mal de liberté dessus (outre, malheureusement, le nombre de numéros limités pour raconter son récit). [8]


#2 [Septembre] Nous n'avons pas eu de numéros en Août mais la série revient dès début Septembre ! Et c'est toujours aussi appréciable de retrouver un peu de Rick Remender avant qu'il ne disparaisse de chez Marvel dans quelques mois. Ce qui est bien avec cette série, c'est qu'il continue son run sur Captain America, en développant le personnage de Ian Rogers, le fils adoptif de Steve, il continue son étude sur Zola et l'Hydra, sur l'influence de l'éducation, le déterminisme social... Et en même temps, vu que son histoire se passe dans un "elseworld", il y fait ce qu'il veut, puisqu'il n'a plus le poids de la continuité et de l'univers partagé. A la limite, le seul problème de cet arc est qu'il à une limite temporelle, vu qu'il ne durera que 4 ou 5 épisodes, et Remender devra faire en sorte que son histoire rentre bien dans ce nombre d'épisodes, sans trop l'allonger ou la compresser.


En tout cas, cet épisode est très bon. Remender et Boschi sont en forme et c'est très agréable à lire. Après la traditionnelle ouverture flash-back de début d'épisode, on part directement sur une grosse baston Captain Hydra/ Ian Rogers qui vaut le détour vu que Boschi nous offre des cases où l'on ressent vraiment le dynamisme du combat et la puissance des coups. Dans cet épisode, on va également continuer de découvrir cet univers alternatif, avec toute une galerie de personnages revisité de manière "réfugiés monstrueux des égouts" qui valent vraiment le détour. On croisera également, comme annoncé sur la couv', le Venom de l'Hydra, l'histoire d'être sur que la dose d'action soit bien là.


Comme d'habitude, Remender offre une très bonne caractérisation des personnages, et on retrouve ses fameux héros qui essayent de rester positifs malgré une opposition qui parait imbattable et inarrêtable. Les nouveaux personnages de ce numéros sont bourrés de bonnes idées, le numéro est blindé de twists à la Remender, ça avance à un rythme effréné... Bref on passe un très bon moment de lecture et j'ai plus que hâte de découvrir la suite de cette mini qui est pour l'instant de très bonne qualité.


Très facilement l'une des meilleures séries Secret Wars, à conseiller avant tout aux fans du run de Cap de Remender, les autres risquant d'être un peu perdus et de se foutre un peu du personnage de Ian. [8]


#3 [Septembre] Je ne sais plus en combien de numéros est prévue cette mini, mais on ressent à la lecture de ce 3e numéro qu'on se rapproche de la conclusion puisqu'on a tout simplement le début du combat final dans ce numéro !


En tout cas, bon épisode. Pas le meilleur, notamment parce que j'ai trouvé Roland Boschi assez inégal, ce qui est sûrement dû à la présence de deux encreurs, là où Boschi s'encrait lui-même dans les précédents numéro. Ce n'est pas la catastrophe non plus (on est loin de l'arc de X-Men que le dessinateur a signé plus tôt dans l'année) mais j'ai l'impression qu'on perd quelque chose quand même...


Côté scénar', Remender est efficace même si il n'offre pas de rebondissements dingues. Ce que j'aime bien, c'est qu'il poursuit encore et toujours son travail sur les relations parents-enfants, l'hérédité, qui est vraiment le fil rouge de son travail chez Marvel. On retrouve également avec joie les personnages pessimistes de l'auteur, et on a de sympathiques réflexions sur l'aliénation des masses, la volonté de changer le monde quand on est en sous-nombre face à un ordre qui semble invincible... Les personnages sont vraiment toujours aussi biens travaillés, en particulier Ian et la fille du Steve Rogers de ce monde, qui devient rapidement attachante.


J'ai bien aimé Zola également, dont l'allure prend des allures de MCP de Tron/Supreme Intelligence Kree dans cet univers. La double page qui le présente est très réussie.


Pour conclure, la série continue bien, c'est toujours agréable à lire, surtout si vous aimez le style de Remender. Ça ne me semble pas être son travail le plus déterminant chez Marvel, pas cet épisode en tout cas, qui n'est pas aidé par une partie graphique qui perd malheureusement un peu en qualité pour tenir les délais de production (malheureusement Boschi n'est pas Esad Ribic et n'a visiblement pas le droit aux délais optimaux...), mais ça reste une très bonne lecture et j'ai hâte de voir comment tout ça va se finir. [8]


#4 [Novembre] Ce 4e numéro est celui des adieux. Adieu à ce domaine du Battleworld contrôlé par l'HYDRA, puisque ce 4e numéro est le dernier de cette mini tie-in à l'event Secret Wars qui lui est bien décidé à ne jamais se finir. Adieu aussi à Ian Rogers, fils adoptif de Captain America, actuel Nomad et dont l'avenir au sein de l'univers Marvel est plus qu'incertain vu que je ne suis pas certains que les scénaristes aient envie de s'embarrasser avec l'héritage du run de Remender, qui outre Sam Wilson en cap', pourra aller tranquillement au placard (de toute manière, ça se saurait si les scénaristes actuels s'intéressaient à ce que faisaient les scénaristes juste avant eux, préférant ignorer 80% de ce qui a été fait, revenir aux bases et ramener leur vision des persos...). Adieu également, donc, à Remender qui signe ici son dernier numéro pour Marvel, vu qu'il a décidé de quitter la maison d'édition pour se consacrer à ses excellents titres indés Low, Black Science, Deadly Class et Tokyo Ghost.


La conclusion de la mini est assez surprenante. Pas la confrontation de Ian face aux Avengers version Hydra, non, mais la finalité même de la série n'est pas forcément celle attendue. En revenant en intro du numéro sur les motivations profondes de Ian, sa façon de voir les choses, son objectif, son tempérament, Remender ouvre une autre voie pour la conclusion de Hail Hydra, assez inhabituelle dans un comics de super-héros et qui peut donner l'impression que l'auteur doit ranger les jouets avant d'avoir eu le temps de faire ce qu'il voulait. Encore plus que dans d'autres mini comme Infinity Gauntlet, les dernières pages sonnent vraiment comme un compte à rebour où les héros et Remender doivent se dépêcher d'atteindre le but qu'ils se sont fixés.


Ca reste une fin bien trouvée, mais un peu frustrante. On aimerait voir une suite, d'une manière ou d'une autre au destin de Ian Rogers et rien n'est annoncé. On aimerait une belle conclusion du run de Remender sur Cap, mais ce n'est pas vraiment le cas. Et puis il y a cette dernière case, où il y a marqué un seul mot, dont le sens par rapport à l'histoire m'échappe un peu mais qui correspond un peu au sentiment que peu avoir le lecteur en terminant le numéro. Au final, on ne pourra pas dire que Hail Hydra est un morceau marquant du run de Remender sur l'univers de Cap. Il y a plein de bonnes choses dans ce récit bien entendues, mais le scénariste a fait mieux.


Notons que les avengers de l'HYDRA n'ont rien à voir avec ceux montrer sur la cover (pas de Black Widow et de Moondragon au menu, donc) mais sont en fait un bel hommage aux vilains créés par Remender durant son run (Iron Nail, Doctor Mindbubble, Lord Drain de The Bitter March et Chancelor Cassandra, une méchante que Remender a annoncé plusieurs fois mais jamais réellement utilisée, malheureusement), ce qui fera plaisir aux fans.


Et côté dessins, Roland Boschi encre de nouveaux ses dessins, mais ça n'y change rien, c'est plutôt inégal, pas toujours très beaux et la colorisation de Chuckry ne fait pas de miracles non plus. C'était réussi à l'époque de The Bitter March, on sent qu'il y a eu des petits problèmes de délais cette fois-ci, malheureusement.


Donc voilà, conclusion pas désagréable, mais pas renversante non plus. [7]

arnonaud
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le 3 sept. 2015

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