Avec ce troisième tome, Moore et Sprouse poursuivent leur hommage aux « héros pulp » d’autrefois — ceux qui combattaient monstres terrifiants, explorateurs intrépides et savants fous en col blancs. Le personnage de Tom Strong continue ainsi d’évoluer dans des récits qui multiplient les univers : robot géant, dimension parallèle, vieux savant aux mauvais desseins… Le tout conserve ce savant mélange de nostalgie douce-amère et de dynamisme d’aventure.
Graphiquement, le travail de Sprouse reste un régal — clarté, élégance, sens du mouvement et composition impeccable — ce qui rend la lecture fluide et agréable. Néanmoins, on sent que la série commence à toucher ses limites : la formule, bien que toujours maîtrisée, ne surprend plus autant. Certains récits apparaissent comme des variations sur les arcs précédents plutôt que de véritables renouvellements. Le scénario, lui, reste solide mais manque parfois de l’envergure émotionnelle ou de la fulgurance conceptuelle qu’on pourrait attendre d’un Alan Moore au sommet de son art.
Résumé
Un volume plaisant, bien réalisé, et riche en clins d’œil au passé des comics — mais il ne dépasse pas tout à fait l’ambition qu’il laisse entrevoir.
🧠 L’aventure continue, mais le vertige se fait plus discret.