Avec ce quatrième intégrale, Alan Moore poursuit sa relecture lumineuse et ironique du mythe du super-héros. Tom Strong reste cet aventurier humaniste, à mi-chemin entre Doc Savage et Superman, propulsé dans une série d’histoires qui oscillent entre science rétro, univers parallèles et philosophie de l’héroïsme. Moore s’amuse à fragmenter le récit : chaque épisode semble tiré d’un âge d’or imaginaire de la BD d’aventure, où la naïveté devient presque un outil critique.
Le dessin de Chris Sprouse, d’une clarté presque architecturale, épouse parfaitement cette ambition : ses lignes franches et ses compositions équilibrées traduisent la rigueur d’un monde régi par la raison, même au cœur du chaos. Il y a du souffle, de l’élégance et une sincère jubilation à revisiter les codes du pulp — mais la magie opère un peu moins que dans les volumes précédents. Peut-être parce que Moore se fait ici plus conteur que visionnaire, préférant la variation à la révolution.
Résumé
Une lecture savante et généreuse, hommage vibrant aux héros d’autrefois, mais un peu trop lisse pour bouleverser.
🧭 La science triomphe encore, mais l’émerveillement s’émousse.