Situant l’action dans l’Asie centrale du XIIIe siècle, ce manga historique axe son récit sur le portrait de Satira, jeune esclave d’une riche famille persane. Adolescente en colère, elle va apprendre à se cultiver, marqué par le discours de son jeune maître : le savoir lui permettra de survivre et de s’adapter à toute situation. Avec l’invasion du Mongols qui entraîne une nouvelle captivité pour Satira. la jeune protagoniste est donc mise à l’épreuve, devant utiliser son savoir pour sortir de sa condition. Déjà riche et pertinent dans son propos, le récit devient passionnant avec cette héroïne en colère et déterminée. Si son destin personnel est mis en avant, le savoir étant vu à travers elle comme un vecteur d’émancipation, il est présenté également comme un émancipateur d’un point de vue collectif, via le personnage de la princesse Sorgaqtani. Cette dernière voit en la science le moyen à son peuple de perdurer dans le temps à travers les richesses culturelles que cela peut apporter. En plus du fond, la forme graphique marque également, avec ce dessin aux traits clairs et ronds, ces personnages au style enfantins, qui rappellent un style graphique « old school » du manga (Osamu Tesuka). Intéressant dans le message qu’il véhicule, cette nouvelle série détonne dans le paysage actuel du manga, porté par un personnage féminin fort, s’avérant plaisant à suivre.