Des devins, des pirates, des monstres gentils et … un arnaqueur de première.


Jean-Jean la terreur inaugure la branche Donjon Monsters de fort belle manière. Souvent considéré – à tort – par les fans comme un tome dispensable, cet album est au contraire complètement essentiel à la compréhension de l’univers de Donjon. Bien sûr, l’intrigue principale, qui raconte comment des monstres « de seconde zone » comme Jean-Jean, Yvette ou Métacarpe ont réussi à se faire embaucher au Donjon, est anecdotique. Mais là où Sfar et Trondheim font très fort, c’est qu’en toile de fond de cette « grande aventure d’un personnage secondaire du Donjon », ils nous présentent tout un tas de lieux et de personnages importants pour le background du Donjon : découverte des cités de Divinascopus et de Poisson-Ville, introduction des pirates mouradistes, des Chiens de Clérembard, des Babares, découverte de nouveaux pouvoirs de l’Epée du Destin, explication des raisons de la présence d’Ababakar Octopusse au Donjon et de la manière dont il s’est emparé de l’Epée du Destin et bien sûr, le meilleur pour la fin : entrée fracassante de Guillaume de la Cour dans la série, poulet roublard et arnaqueur qu’on adore détester !


L’album se présente donc comme un road-trip à travers Terra Amata ; les événements s’enchaînent certes de manière assez linéaire mais l’ensemble est très fluide et cette petite visite guidée de Terra Amata est au final vachement sympa. Un album qui éclaire bien la série Donjon Zénith et qui constitue même l’un des albums idéaux pour découvrir Donjon. Car en plus de découvrir des lieux importants de Terra Amata (Zootamauxime, Poisson-Ville ….) et de s’imprégner de l’ambiance Donjon Zénith, le lecteur découvre le « concept » du Donjon en début d’album au travers du discours de Guillaume de la Cour. Toutefois, on ne sait pas s’il s’agit d’un bobard ou pas. Le Donjon est ainsi présenté comme un lieu légendaire, presque irréel, et la route qui y mène sera longue et semée d’embûches. Après bien des péripéties, nos héros arrivent finalement en vue de l’édifice qui se révèle bel et bien exister. Bref, il y a toute une mythologie entourant le Donjon dans cet album qui accentue encore plus le prestige du bâtiment. Aborder la série par cet album me semble donc être idéal.


Le choix de confier à Mazan l’inauguration de cette nouvelle série à travers cet album fut une riche idée, tant le ton du scénario colle parfaitement à son dessin. En effet, si le trait n’a en soi rien de révolutionnaire et n’est pas le plus impressionnant de la série, il garde une touche très distinguée, qui donne au dessin un côté raffiné et élégant très appréciable, tout en étant dans la veine minimaliste propre à la série. Le dessin illustre ainsi parfaitement l’ambiance Donjon Zénith qui caractérise cet épisode, à savoir une ambiance toute en légèreté, emplie de bonne humeur, qui se retrouve dans le dessin très frais de Mazan. Ajoutez-y la colorisation très classe de Walter et vous obtenez un album très sympa graphiquement.

_minot_
10
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le 21 mars 2021

Critique lue 402 fois

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