"Tu es cinglé."
Comparé à d'autres de ses séries, Joker : The Winning Card est un petit récit dans la bibliographie de King, racontant une énième fois la relation Batman-Joker et en tirant les conclusions...
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le 26 juil. 2024
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L’intrigue de The Winning card se déroule parallèlement à celle de L’Homme qui rit, mini-série de comics de Greg Rucka et Doug Menhke, paru en 2005. C’est à dire, la première fois où Batman affronte le Joker. Soit trois mois après la chute d’un homme anonyme dans une cuve d’acide à cause du justicier (voir The Killing Joke d’Alan Moore et Brian Bolland). Occupé à protéger plusieurs notables de Gotham City menacés de mort par un clown psychopathe, la police, Gordon et Batman ignorent tout des errances nocturnes de cet aliéné au sourire figé qui, à côté de ses plans meurtriers méticuleusement préparés, semble trucider au hasard toute personne qu’il vient à croiser.
Cela débute par cette image intrigante servant de couverture, une petite fille assise dans un abribus la nuit tombée à côté du clown tenant un ballon. La petite veut s’en faire un ami. Elle lui pose des questions innocentes. Des questions d’enfant. Le clown répond de manière sybilline. Comme un homme dont la présence des autres n’a pas la moindre espèce d’importance. Comme si l’existence de quiconque n’était rien d’autre qu’un méprisable ballon à crever. Même celle d’une enfant.
Dans The Winning card, le scénariste Tom King et le dessinateur Mitch Gerads ne cherchent en aucun cas le réalisme. Leur Joker est un croque-mitaine surnaturel, aussi impitoyable qu’implacable, et semblant être doué du don d’ubiquité. En ces quelques nuits de cauchemar, il peut tout aussi bien frapper à la porte d’un père inquiet que se cacher sous le lit d’une femme esseulée. Le couteau à la main, il tue à l’aveugle, sans aucune logique ni raison. Comme un monstre que la ville (que la vie) a engendré.
Est-il toujours cet homme pathétique qui a chuté dans une cuve d’acide à cause du justicier ? Est-ce bien lui ce comique raté a qui le destin aura volé en une seule nuit son passé (son identité, ses souvenirs), son présent (sa femme), et son avenir (leur enfant à naître) ?
Dans tous les cas, la confrontation avec le justicier, son bourreau, est inévitable. Et Batman a beau être rompu à l’exercice du pugilat, c’est à peine s’il survivra à la rage goguenarde du psychopathe. De toutes façon, à la fin, les deux hommes apparaissent presque aussi fous l’un que l’autre. "T’es cinglé" lancera le Joker à un Batman qui s’esclaffe après lui avoir raconté une mauvaise blague.
L’album est mince, les dialogues minimalistes, les illustrations abstraites, les couleurs perturbantes. Rien à voir avec la complète réussite d’un Asile d’Arkham de Grant Morrison et Dave McKean mais la noirceur est quasiment la même. Sauf qu’ici, elle prend sa source aux origines. Dès ces trois premières nuits de duel durant lesquelles un fou aux allures de vampire pourchasse un meurtrier implacable au sourire cruel, dénué de la moindre étincelle de raison.
Et c’est au coeur de la nuit, au terme de leur premier combat, que l’un viendra rendre visite à l’autre dans les tréfonds de son asile. Subodorant déjà ses confrontations futures avec son adversaire, les redoutant presque, le justicier dira simplement : "C’est le début de quelque chose toi et moi". "Je crois aussi" répondra l’autre, du fond des ténèbres de son cachot. "C’est inéluctable ?" demandera alors le Chevalier Noir. Et le clown de répondre : "Oh Batman. Mon Batman... Brave et intrépide. Toi et moi, ça promet d’être grandiose, pas vrai ?".
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs comics Batman, Le fantastique et l'horreur dans la BD et Du côté du 9ème art.
Créée
le 27 juin 2025
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le 26 juil. 2024
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Euuuuh… C’est la traduction !? Pour le phrasé de bolosse associé à Brute pourquoi pas. Si non - quitte à être vulgaire - pourquoi nous em@&€ ?!$ à mettre des sigles à la en veux-tu en voilà alors que...
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le 31 juil. 2024
Longuement chroniqué dans ce podcast de Batman Legend : https://www.youtube.com/watch?v=FytqJVxyvh4&t=44s
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