le 3 juil. 2017
Un cow-boy très à l'Ouest
Après l'excellent album semi-réaliste de Matthieu Bonhomme, c'est au tour de Bouzard de revisiter le mythe du lonesome cow-boy septuagénaire. Et puisque c'est bien sûr tout l'intérêt de l'exercice,...
SensCritique a changé. On vous dit tout ici.
BD franco-belge de Guillaume Bouzard (2017)
Après l'excellent album semi-réaliste de Matthieu Bonhomme, c'est au tour de Bouzard de revisiter le mythe du lonesome cow-boy septuagénaire. Et puisque c'est bien sûr tout l'intérêt de l'exercice, il le fait dans sa veine, celle de l'absurde. Sous sa plume, Lucky Luke est un cow-boy bien volubile, qui se pose d'autant plus de questions que Jolly Jumper ne l'est plus, lui. Il s'interroge, et le lecteur aussi: ne serait-il pas un peu trop lonesome, justement?
"Lucky Luke, l'homme qui a eu l'idée de tirer sur son ombre": dès la quatrième de couverture, avec une petite phrase qui sonne à l'oreille comme la reprise d'un refrain connu, Bouzard donne le ton. Son scénario est à l'humour et son trait leste s'en accommode très bien. Il ébauche avec légèreté des visages familiers aux lecteurs de Morris. Un graphisme simple, presque naïf, mais qui ne démérite pas pour autant. On le retrouve dès la page de garde, notre cow-boy, en plein exercice de tir acrobatique. Bouzard s'approprie les codes qui ont fait le succès du personnage pour mieux les détourner. Il pioche largement dans le folklore du cow-boy solitaire, multiplie clin d’œil et références au fil des phylactères. Luke s'essaye à la mode et les gardiens de prison à l'humour. Bouzard sème la confusion pour le lecteur et pour ses personnages, aussi surpris que nous de voir leurs habitudes bousculées sans ménagement et leur petit monde mis sans dessus-dessous. Comme il est étrange de voir la fratrie Daton toujours rayée mais dépareillée!
Cependant l'exercice a ses limites. La rencontre avec le Luke bavard de Bouzard a déjà de quoi déconcerter le lecteur frileux ou peu friand de calembours un peu potaches. Mais surtout l'auteur se heurte très vite aux limites de son propre scénario, qui tient aisément sur une serviette de table. Le comique de répétition ne fonctionne pas toujours et certains traits d'humour tombent à plat, révélant les faiblesses d'un récit qui ne tient pas sur la durée. C'est un plaisir de retrouver dans ce tome le quatuor de gredins en tenue de bagnard et leur terrible môman, mais c'est au détriment d'un Jolly Jumper qu'on oublie un peu en court de route.
Bouzard s'est bien amusé, et le lecteur s'amuse aussi. Mais en refermant l'album, on se dit qu'il est bienvenu qu'il ne soit que ce qu'il est: un hommage plein de bonne humeur et sans complexe, un exercice de style qui lorgne du côté de la parodie et redonne quelques couleurs à un Lucky Luke qui a bien souffert ces dernières années.
Un Lucky Luke qui n'a jamais été aussi à l'Ouest que sous les coups de crayons de Bouzard!
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Ma Bédéthèque et BDégustage - 2017
Créée
le 3 juil. 2017
Critique lue 334 fois
le 3 juil. 2017
Après l'excellent album semi-réaliste de Matthieu Bonhomme, c'est au tour de Bouzard de revisiter le mythe du lonesome cow-boy septuagénaire. Et puisque c'est bien sûr tout l'intérêt de l'exercice,...
le 20 mai 2017
Après « L’homme qui tua Lucky Luke », un deuxième album hommage sort pour fêter les soixante-dix ans de l’homme qui tire plus vite que son ombre. Cette fois-ci, c’est Bouzard qui s’en mêle pour...
le 5 févr. 2017
Qu'est ce qu'on fait de nos classiques ? A l'image des chefs d'oeuvres que l'on restaure, la nouvelle mode dans nos rayons BD, c'est de rendre des hommages, de mettre sa petite patte sur le mythe...
le 23 nov. 2018
Oye les z'amis! Ouvrez vos blaffetures, on en a des belles à vous raconter! Figure-toi que Asterixeke et Obelixeke - tu les connais ces deux castars là, des sacrés zwanseurs qui foutent sur la...
le 11 nov. 2017
"Ce qu'il y a d'intéressant avec ce film, c'est quand on y réfléchit, il y a asse peu de chances pour que nous soyons seuls dans l'univers. Il y a encore moins de chances que nous soyons les plus...
le 19 mars 2018
"Troublez-moi ce soir" un titre qui sonne comme une invitation légère, un peu ambiguë, que vient souligner l'affiche du film. Marilyn, pose lascive de poupée blonde et lingerie fine. On s'attend aux...
NOUVELLE APP MOBILE.
NOUVELLE EXPÉRIENCE.
Téléchargez l’app SensCritique, explorez, vibrez et partagez vos avis sur vos œuvres préférées.

À proposNotre application mobile Notre extensionAideNous contacterEmploiL'éditoCGUAmazonSOTA
© 2025 SensCritique