Kemono Incidents
6.9
Kemono Incidents

Manga de Shô Aimoto (2016)

Kemono Incidents, ou Kemono Jihen, est un manga écrit et illustré par Sho Aimoto. C'est un Shônen publié dans le Jump Square mensuellement (Blue Exorcist, Seraph of the end, Twin star exorcist, Platinum end, Moriarty, ...), depuis fin 2016, et à ce jour 13 tomes sont sortis.


L'histoire est relativement simple : alors qu'un détective nommé Inugami de Tokyo part enquêter dans la campagne, il rencontre un garçon du nom de Dorotabo. Ce garçon est un orphelin ayant été abandonné par ses parents, et le seul souvenir qu'il possède d'eux est un collier un peu bizarre. Mais il s'avère que, par d'étranges circonstances, Dorotabo est en fait mi goule mi humain, que ses parents ne l'ont pas abandonnés et que son collier possède un pouvoir permettant à son porteur de survivre sans manger d'humains. Dorotabo alors renommé Kabane décide donc de partir à la recherche de ses parents et essayer de découvrir pourquoi ils l'ont laissé.


En vrai le début n'est pas mal du tout ! On nous place d'emblée dans un univers plus ou moins similaire à celui de Tokyo Ghoul (juste l'univers hein) mais avec pas cette fois-ci des goules mais des Kemono qui se cachent parmi les humains. On y développe différentes espèces, comme les Tanuki, les Bakedanuki, les hybrides, les goules, les Kitsune (renard en japonais je crois), etc., on forme des bases solides à l'univers. On définit également les différents pouvoirs que peuvent posséder les personnages et on leur installe donc des limites. Tout commence bien, le rythme est bon, les personnages sont sympas, l'univers aussi, et les pages se lisent toutes seules.
Le seul problème est qu'il ne semble pas que les Kemono aspirent à manger les humains puisque, parmi les 13 tomes déjà sortis, aucun n'a jamais été dévoré. Donc pour le moment ça ne reste qu'un mythe.


La suite comprend tout ce qu'on peut apprécier dans un Shônen Nekketsu banal de ce genre : on développe les personnages, on fait des liens avec le passé, on met des flashbacks le tout sans oublier de continuer l'histoire.
À commencer par Shiki, assez rapidement dans l'intrigue on va développer le personnage. Il est lui aussi à la recherche de ses parents et du mystère qui les entoure, et le manga ne perd pas son temps en nous révélant tous les secrets.
Ensuite c'est au tour d'Akira de se développer. On refait des liens avec le passé, on en apprend plus sur le personnage, on lui crée un background et une histoire.
Pour finir, Kabane est un personnage intéressant. Il est insensible et ne semble posséder aucune émotion, mais en même temps, on voit qu'il éprouve de l'affection pour ses camarades.


Arriva la suite. Arriva la suite que je situe tome 6. La mission des Kemono calculi.
Tout commence bien. On nous présente une mission similaire à celles d'avant. Un objectif, une aventure. Mais plus on avance, plus on se rend compte que quelque chose ne va pas. Et puis, au bout d'un moment, on comprend.
Juste là, l'œuvre ne contenait pas vraiment de manichéisme pur. Il y a eu des antagonistes, quelques uns, mais ces personnages n'étaient jamais manichéens à l'extrême. Alors déjà, avec l'arc kemono calculi (toujours en cours), on intègre du manichéisme, ce qui a pour effet de briser l'ambiance mise en place depuis le début, mais en plus, on commence à changer les règles de l'univers et on retombe dans le bon vieux cliché Shônen de merde.
Les antagonistes proposés sont vraiment merdiques. L'autre renard à la con qui ne pense qu'à tout détruire avec le feu rend les combats lourds et lassants, son ami avec les illusions n'a aucun objectif et se bat pour... pour... ahrem, et cerise sur le gâteau les deux amies d'enfance représentent le méchant lambda des Shônens, recyclé et rerecyclé, qui à la fin se remettent en question et nous font des morales à deux balles. Quant à Madame Inari, même si nous n'avons vu qu'une facette du personnage il m'effraie d'avance.
On se retrouve maintenant avec un Shônen Nekketsu tout ce qu'il y a de plus banal : des méchants et des gentils sans cervelle, une quête, et des combats sans intérêt.
Seul Nobimaru reste intéressant, car son but n'a toujours pas été mentionné et qu'il semble suivre un objectif précis qu'il veuille impérativement atteindre. Les derniers chapitres de sortis arrivent à mettre en avant ses différences avec ses compagnons et sème le doute quant à ses motivations.


Kemono Jihen, c'est l'exemple typique du Shônen qui commence bien et qui finit mal. On démarre tranquillement sur de bonnes bases, on développe ses personnages, on créé un univers sympa, et, au bout d'un moment, la formule Shônen revient et on retombe dans le cliché, le bon vieux cliché tout droit sortit des usines de la Shueisha, manufacturé et travaillé à l'extrême, avec toujours la même formule...

Créée

le 24 mars 2021

Critique lue 853 fois

4 j'aime

Japonirisme

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