Je voulais pas acheter de manga, hein. ça fait des série à rallonge, ça pompe du fric, ça se lit en 5minutes et ça coûte bien trop cher et vous l'aurez deviné si vous êtes dans le même cas que moi, je suis étudiant, donc fauché.
Mais voila, après avoir été envoyé chercher un bouquin pour mes études, je me retrouve devant le rayon manga sans vraiment savoir comment j'ai atterris là, et bim, je tombe sur ça. Bim, Knights of sydonia ("tiens, le titre d'une chanson de Muse, cool!", bim, par l'auteur de Blame!. Nihei.
Au début, j'ai eu un peu de mal à y croire. Et pour cause: le style graphique est radicalement différent de ses autres mangas. Moi qui avait adoré les dessins de Blame! pour leur complexité et leur aspect un peu "fouilli", qui collait si bien avec l'univers, je me suis retrouvé un peu perdu. Moins de détails, style épuré, voire parfois enfantin. ça m'a fait un peu peur, mais c'est du Nihei, alors j'ai acheté.
Et je l'ai dévoré.
On retourne dans l'univers si sombre du mangaka: cyberpunk, mekas, ambiance post apocalyptique, différences de rang social très prononcées en fonction de l'habitat des personnages (le héros, rejetés de tous, vivait dans les niveaux inférieurs du vaisseau), et puis cette manie de nous montrer davantage des décors que des personnages. Même les chapitres sont entrecoupés des "100 vues du Sydonia". J'adore ce côté là chez cet auteur: le bonhomme a fait des études d'architecture et ça se voit. Il ne se contente pas de dessiner une histoire, il dessine un univers, des lieux, qui ont une logique. Qui pourraient presque être réels.
Côté scénario, il est un peu tôt pour se prononcer, mais on retrouve ce flou artistique toujours aussi envoutant, avec toutefois davantage de dialogues; on se sent moins perdu que dans Blame! , on sait à quoi se raccrocher.
Bref, un manga dans la même veine que ses précédents, avec toutefois du changement au niveau du dialogue (waouh ça papote! Espérons que ça ne soit pas pour rien), et des dessins, auxquels on s'habitue même si j'ai tendance à regretter un peu ce changement.
L'un dans l'autre, il me semble que Nihei a voulu créer un histoire plus "propre", moins "brouillonne". Comme si en épurant le dessin, en nous fournissant plus d'explications sur son monde, il pourrait éviter au lecteur de se perdre. Dommage, c'était juste ça que j'adorais chez l'auteur: on pouvait se perdre entre ses pages.
Un dernier défaut: ça se lit trop vite. Mais ça, je le savais hein. Et à coup sûr je vais encore me ruiner pour acheter la suite. Saloperie.