Adaptant un roman inachevé de l'auteur autrichien Arthur Schnitzler, les auteurs développent l'odyssée d'Aselmo, jeune noble déchu. Développant un parcours initiatique, le récit nous plonge dans une Renaissance crépusculaire, marquée par la guerre, la peste, les intrigues de pouvoir ou encore les malédictions. Mais le contexte est également onirique par moments, notamment dans des instants contemplatifs voir romantiques. Le graphisme dépeint justement bien ces instants divers, avec une ambiance tantôt austère (décors géométriques vides ou en décomposition), tantôt foisonnante (nature généreuse en détails).
Aussi, le scénario aborde également le thème du destin à travers la quête de ce héros tourmenté, Aselmo étant frappé par la connaissance de la date de sa mort. Ce tournant fait glisser le personnage vers une crise existentielle et des choix discutables, le récit rappelant alors de grandes tragédies du théâtre. Pourtant si cette histoire est empreinte de noirceur, son issue repose sur une note positive avec cette morale que tout survit à chacun, malgré l'empreinte que nous laissons.
Par son atmosphère ténébreuse et tragique, L'aventurier ne laisse pas indifférent et a toute sa place dans une collection adulte.