Oui, je le dis : depuis le début de l'année 2017 du côté des mangas je m'ennuie. Je n'ai pas eu de grands coups de coeur, je me suis mise à jour de Golden Kamui et ça s'arrêtait là. Pas d'autres achats, quelques envies, mais rien d'assez titillant pour me faire dégainer mon billet de 10. Puis j'ai vu passer cette couverture sombre, pour un titre annonçant un conte fantastique. Forcément, c'était à surveiller de près. Je n'ai pas été déçue, loin de là...ce premier tome est vraiment très prometteur, n'ayant pour lui que les défauts du premier tome d'une saga : on met les choses en place doucement, et surtout, on doit trépigner un moment dans l'attente du tome 2, quand ça décollera vraiment quoi.


L'enfant et le maudit c'est l'histoire d'un monde divisé en deux parties : l'intérieur où vivent les humains, et l'extérieur où vivent les des créatures qu'il ne faut surtout pas toucher sous peine d'être maudit. Dans ce monde et dans un coin reculé de la forêt, Sheeva est une petite fille de l'intérieur qui vit avec "le professeur", créature monstrueuse qui prend soin d'elle. Elle, qui espère voir revenir une adulte qui lui est chère. Sans pouvoir se toucher, ils vivent ensemble dans un univers où il était écrit que tout les séparait. Et pourtant, le Bien et le Mal ne se résume pas à une différence de couleurs ou de pays.


Le début de l'histoire propose une fable tout en poésie malgré la noirceur qui peut se dégager des dessins et du thème de la malédiction. Le jeu du rapport entre noir et blanc dans les planches du livre donne un très beau résultat, les personnages sont attachants : une petite fille pleine d'innocence et de naïveté un peu comme une Alice qui aurait remplacée le lapin blanc par une créature à cornes, dont le visage rappelle le museau longiligne des dragons, ou la pilosité des faunes de certains de nos contes. Nagabe arrive à mettre en place une intrigue et une ambiance qui envoute, qui brille par son originalité...personnellement je me suis retrouvée happée par les pages, comme on n'arrive pas à décrocher ses yeux d'un univers de Tim Burton. Le genre de scénario que l'on lit avec un plaisir paradoxal : "vite, vite, vite, je veux connaître la suite" mais "vas-y doucement, tu vas encore lire trop vite et être triste quand ce sera fini". Un vrai plaisir, d'avoir ce sentiment là en tant que lectrice et de savoir que je vais sortir le thé du dimanche quand le prochain opus sortira.


Bel objet, belle ambiance...belle promesse. Vite LA SUITE !

Mawelle
9
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le 12 mars 2017

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Mawelle

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