L'épinard de Yukiko
6.5
L'épinard de Yukiko

BD franco-belge de Frédéric Boilet (2001)

Mmmh j'adore les épinards à la crème

Je ne connaissais pas du tout Boilet. En feuilletant l'album, je me suis dit que ça n'allait pas trop me plaire.


L'histoire est intéressante ; c'est assez expérimental, on se croirait dans la tête du personnage ou dans son journal intime. C'est étrange. Ce qui est amusant, c'est d'apprendre que tout est fictif, même si l'auteur part d'éléments personnels. Il arrive à imiter l'écriture autobiographique avec efficacité. Malheureusement, le tout manque un peu d'enjeux, de scènes mémorables. On va dire que la narration se retrouve très vite limitée à son concept. Mais ça marche. On ne s'ennuie pas, il y a un côté mystérieux, l'album n'est ni trop long ni trop court, on obtient des réponses. C'est d'ailleurs ça qui fait tenir le lecteur, plus que l'histoire : l'auteur place des éléments étranges dans son récit, le lecteur se pose des questions tant de l'ordre existentiel que narratif et puis de temps en temps il amène des éléments de réponse, mais jamais tout, ce qui laisse le lecteur dans un état alerte perpétuel (on cherche des indices).


Graphiquement, je ne suis pas trop fan. Apparemment, Boilet était un virtuose du dessin e tpuis un jour il a décidé de dessiner sur des photos. Non pas en décalquant à l'aide d'une table lumineuse comme le génial Claeys peut le faire ou en triturant l'image comme l'a fait Jean Teulé, mais vraiment en traçant les traits d'un visage, ces traits qui n'existent pas dans la réalité. Il faut avouer que ça marche bien la plupart du temps : l'auteur ne se contente pas de juste tracer des lignes, il sait quand s'arrêter, comment trembloter pour donner un air plus vivant. Il sait aussi ce qu'il ne faut pas tracer. Ce n'est pas ma tasse de thé, mais c'est joli quand même. Juste quelques cases où l'on ressent trop la photo dominer le dessin. Et puis de temps en temps, on a quelques croquis, du 'vrai' dessin pourrait-on dire. Ceci dit, le découpage est génial. L'auteur a la manière de découper ses pages, de composer ses cadres : c'est dynamique, c'est audacieux, c'est graphique. Les pages du carnet de croquis sont également très jolies, avec ces notes, ces ratures, ces dessins plus spontanés.


Bref,malgré mes a prioris et mes goûts divergents, je dois avouer que j'ai pris du plaisir à la lecture de cette bande dessinée audacieuse tant dans la narration que le graphisme. Il me faudra tester d'autres bouquins de cet auteur.

Fatpooper
7
Écrit par

Créée

le 29 juin 2016

Critique lue 260 fois

1 j'aime

2 commentaires

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 260 fois

1
2

D'autres avis sur L'épinard de Yukiko

L'épinard de Yukiko
Fatpooper
7

Mmmh j'adore les épinards à la crème

Je ne connaissais pas du tout Boilet. En feuilletant l'album, je me suis dit que ça n'allait pas trop me plaire. L'histoire est intéressante ; c'est assez expérimental, on se croirait dans la tête...

le 29 juin 2016

1 j'aime

2

L'épinard de Yukiko
_MIRAMAR_
3

Critique de L'épinard de Yukiko par _MIRAMAR_

Certes l’auteur dessine superbement et nous fait partager son approche artistique à travers ses croquis et textes, Dans ce récit autobiographique. Mais je trouve ça un peu trop léger et limité

le 21 févr. 2020

L'épinard de Yukiko
Gandarath
6

Critique de L'épinard de Yukiko par Gandarath

Dans un style graphique unique, entre le dessin et la photo, et une narration aussi très originale, chapitres entrecoupés d'extrait d'agenda avec croquis, Boilet nous raconte une rencontre et une...

le 16 déc. 2016

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

121 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

115 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

103 j'aime

55