Qui sont ces personnages? Où est la Justice League?
Le premier tome de Justice League avait été, pour moi, une véritable déception, la faute à une histoire quasi absente, un surplus d’action juste là pour permettre à Jim Lee de se mettre en avant, des personnages non attachants, bref un tome bien, bien loin de mes attentes. Ayant lu la suite en kiosque, j’ai mis beaucoup de temps avant de me forcer à relire cela d’une traite dans le tome #2 pour me faire un avis plus précis…
Les plus grands héros de la Terre se sont constitués en une équipe redoutable… pour ses propres membres ! Alors que les dissensions entre les équipiers deviennent de plus en plus visibles, un mystérieux ennemi va porter un coup fatal à cet équilibre fragile. (contient Justice League # 7-12 et New 52 Free Comic Book Day)
Retour au présent, pour rappel le premier volume se déroulait cinq ans plus tôt afin de découvrir les origines de cette Justice League version New52. La League est donc en place, surveillant la Terre depuis sa tour de garde, et avec le colonel Steve Trevor comme agent de liaison entre les super-héros et l’A.R.G.U.S. afin d’encadrer leurs actions. Ce dernier est d’ailleurs, plus ou moins, en couple avec Wonder Woman. Cependant, malgré le bien que fait la Justice League, les dirigeants américains ne peuvent s’empêcher d’être inquiet. Personne n’est jamais rentré dans leur tour de garde, les héros ne rendent aucun compte, refuse toute ingérence humaine, et les héros ne semblent pas être plus unis que cela. Trevor a beau mettre toutes ses force dans leur défense et leur protection, le gouvernement va aller jusqu’à essayer de faire rentrer un nouveau membre dans l’équipe, afin d’avoir des yeux à l’intérieur. Mais l’intégration de Green Arrow ne se fera pas, la Justice League étant également hermétique à l’entrée de nouveaux membres suite à un incident avec le Limier Martien…
Et tous ces soucis, tous ces défauts, vont être cristallisés et mis en lumière par un nouvel ennemi. Un homme mourant, harassé par le chagrin et le tristesse va s’en prendre à la Justice League, va s’amuser à les frapper avec leurs propres douleurs, afin de leur montrer, de façon violente, qu’ils arrivent peut-être à tromper leur monde en sauvant la Terre, mais qu’ils n’arrivent pas à sauver les gens. Comme lui par exemple. Histoire de les faire un peu redescendre de leur tour d’ivoire où ils s’étaient enfermés.
Et l’on se rend compte que c’est le gros souci de cette équipe version Geoff Johns, du moins pour moi. Si l’on peut appeler cela une équipe ! Il n’y a aucune cohésion entre les membres, aucun esprit d’équipe. Entre une Wonder Woman solo, un Superman en retrait, un Flash attentiste, une Green Lantern qui prend cela pour un jeu et un Aquaman et un Batman qui se la joue a « j’ai la plus grosse c’est moi le chef », il ne reste que le pauvre Cyborg à avoir le bon état d’esprit. Ils semblent tous œuvrer pour une raison dans la League, mais jamais pour la bonne. Plus à courir après les vivats de la foule, les applaudissements et les mises en lumière. Foule qui l’acclame car elle prend leurs puissances, leurs actes héroïques pour des actes d’attention à leur égard. Sauf que tout cela est un mur de fumée pour cacher que la Justice League ne s’intéresse aux problèmes que de manière générale et jamais en détail et tant pis pour les pertes collatérales.
Autre chose qui me dérange, ce sont les personnages en eux-mêmes. Hormis quelques exceptions comme Batman, voir Aquaman, ils n’ont rien à voir avec ce que l’on peut suivre d’eux dans leurs séries respectives. Wonder Woman est ici une sombre « conne » égoïste, bornée à l’extrême, à des lieux de l’héroïne qu’elle est dans la série de Brian Azzarello. Superman ne dégage aucun charisme, Flash est niais et semble se suffire à suivre ses collègues, loin de l’esprit scientifique et réfléchi qu’il est dans sa série. La palme allant à Green Lantern, on se retrouve avec un Hal Jordan égocentrique, adepte de la vanne foireuse, comment peut-on passer de ça au mec qui représente l’assurance rassurante et le charisme dans sa série ??? A chaque fois que je lis cette Justice League, j’ai l’impression de découvrir d’autres héros, si loin de ceux que j’apprécie.
Enfin, oui beaucoup de points qui me déplaisent, Jim Lee. Je ne suis pas fan du dessinateur, ce n’est pas un secret, mais sur cette série c’est le pompom. Tout n’est qu’action, gros plan aguicheur, action, combats, action. Aucune histoire à nouveau, Geoff Johns se suffisant à raconter des scènes d’action afin de permettre au dessinateur de s’amuser avec tous ces personnages, comme un gosse jouant avec ses jouets préférés. Le souci c’est que ces personnages se ressemblent tous, anatomiquement j’entends. Toujours des grosses mâchoires carrés, les lèvres pincées pour toujours faire la gueule, des épaules de déménageur, des pectoraux résultants d’absorption de poudres… Wonder Woman toujours avec ses fesses, ses cuisses ou sa poitrine mis en avant, avec sa taille à la Barbie. Oui c’est joli, une fois, à la longue c’est lassant et tellement loin de la réalité. Pas un seul personnage avec un défaut physique dans la population, pas un obèse, pas une nana qui ne soit une « bombasse »… Et une fois que Jim Lee s’est appliqué sur le personnage phare, l’action en cours, les à côtés sont bâclés…
Bref, un tome deux décevant, peut-être encore davantage que le premier, ce n’est pas la Justice League, c’est un groupe de héros qui agissent ensemble tout en cherchant à tirer la couverture chacun de son côté. Des personnages tellement loin de ce que l’on peut lire dans les autres séries. Pas d’histoire, juste de l’action. Pas de dessins, juste Barbie et Ken…
