"Quoi, t'as jamais lu un Corto Maltese ? Si à 30 ans t'as jamais lu un Corto Maltese t'as raté ta vie culturelle !"
C'est un peu ce que j'ai cru comprendre en lisant la presse à chaque événement consacré à Pratt. Bon il me restait encore 8 mois mais j'ai quand même pris le taureau par les cornes.

Premier constat, Corto Maltese, c'est pas le Lucky Luke des navigateurs : à sa première apparition il est ligoté sur un radeau, retrouvé en plein océan après avoir fait l'objet d'une mutinerie. Pas des plus badass. Et puis on découvre le personnage, tranquille, charismatique pas avare en phrases fortes. Un personnage superbe, dans tous les sens fournis par le dictionnaire, mais qui n'est pas le personnage principal de cette intrigue. Celle-ci narre l'aventure de deux jeunes cousins de la famille australienne régnant sur le Pacifique Sud (amiraux, armateurs,...) otages d'un Raspoutine transposé en pirate et d'un mystérieux Moine roi des pirates de la région, tous agissant pour le compte des Allemands aux prémices de la Première Guerre mondiale.

Constat suivant, quel plaisir d'avoir affaire à une histoire longue et bien documentée !

Bien qu'en noir et blanc, sans nuance de gris, cette BD sait montrer la magnificence de l'Océanie, la communion des Mélanésiens et Polynésiens avec la mer, tantôt la mer déchaînée aux flots impitoyables. Faisant également partie de la magnificence de l'album, la qualité des portraits : expressifs, nuancés, détaillés, montrant une palette d'émotions énorme. Surprenant, Hugo Pratt ne fait que des portraits de face ou de profil, mais ça donne une signature au dessin !
Par contre les scène d'action ne sont pas son fort, que les personnages courent, sautent ou se battent, ils sont assez raides et aux mouvements peu naturels.

Là où Corto m'étonne, c'est dans sa façon de gérer ses fringues : il est retrouvé sur un radeau attaché et torse nu au milieu de l'océan et dès qu'on le repêche, hop ! il a un uniforme pile à sa taille avec casquette assortie. Ils arrivent sur une île ? Hop ! un autre uniforme ! C'est ça aussi la classe, cinquante ans avant James Bond.

Sinon, du coup, pour mes 30 ans, il me reste encore la Rubrique-à-Brac et Akira.

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le 7 janv. 2014

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