Knightfall suite et fin. Enfin ! J’ai envie de dire. Car il faut bien reconnaître que plus nous avancions dans les tomes et plus cela devenait assez laborieux et long à lire, pour ne pas dire chiant. Si le tome un était fort sympathique et le tome deux plaisant à lire, les deux suivants étaient de véritables supplices, inutiles et n’apportant rien au final. J’ai presque envie de dire que ces deux tomes auraient pu être zappé et passé directement à cet ultime volume. En espérant que cette conclusion soit digne d’intérêt et satisfaisante. Je l’espère, pour honorer les fans qui sont allés au bout des tomes trois et quatre…

Assailli par de multiples visions, le nouveau Batman, Jean-Paul Valley a trahi son serment et la cause de son prédécesseur en tuant le criminel Abattoir. Bruce Wayne, remis de ses blessures, retourne à Gotham City. Mais il lui faudra encore subir un entraînement intensif pour pouvoir redevenir le seul et unique Chevalier Noir.

Bruce Wayne a donc réussit à se défaire de son handicap. Bruce Wayne est revenu à Gotham ! Bruce Wayne a appris ce que Jean-Paul Valley a fait sous son costume de Batman ! Bruce Wayne a décidé de reprendre le masque et la cape à Jean-Paul Valley ! Mais il y a juste un petit souci… Bruce Wayne n’est absolument pas en condition d’accomplir cette tâche ! Pour cela il ne va pas hésiter à demander l’aide d’une tueuse : Lady Shiva ! Une tueuse froide et implacable, tellement à l’opposé des convictions et de la manière d’agir et de penser de Bruce Wayne.
Mais je suis assez fan de cette première partie du tome, de l’entraînement de Bruce par Shiva. Elle commence d’emblée par tuer un grand maître d’arts martiaux, vêtue d’un masque qu’elle donne par la suite à Bruce Wayne. Le grand maître laisse derrière lui, huit disciples avides de vengeances et s’en prenant les uns après les autres à Batman. Chaque nouveau duel est contre un disciple toujours plus fort, toujours plus retord. Et c’est Shiva qui, dans l’ombre, les guide jusqu’à Bruce Wayne, refusant d’y mettre fin, tant que Bruce n’aura pas atteint l’objectif qu’elle attend, qu’il tue son adversaire !! Forcément, il va y avoir un problème…

Cette phase d’entraînement et de combats, permet à Bruce Wayne de réapprivoiser son corps, prendre du muscle, retrouver ses réflexes, mais chaque soir, lorsqu’il surplombe Gotham du haut d’un immeuble, grappin en main, sa confiance en lui ne lui permet toujours pas de sauter et de virevolter entre les buildings de Gotham comme jadis. Excellent travail sur le corps donc, mais également excellente plongée dans l’esprit de Bruce Wayne alors qu’il se cherche.

Mais le temps presse ! En effet, Jean-Paul Valley déraille complètement et sa folie le mène à combattre des fantômes de son passé et cherche à faire taire les différentes voix dans sa tête. Et ses plaintes sont redondantes ! C’est bien simple, dès qu’on le voit soit il se lamente envers les voix dans sa tête, soit il tabasse du malfrat pour retrouver LeHah… A aucun moment il ne s’occupe de Gotham dans ce volume alors qu’il passe son temps à dire qu’il est un meilleur Batman. Je le dis tout net, Jean-Paul devenait de plus en plus chiant dans les précédents volumes mais là c’est une coquille vide qui passe en boucle. Au point de pousser un soupir de désespoir dès que je vois que l’histoire quitte Bruce pour aller vers lui !

La deuxième petite moitié du tome voit s’opposer les deux protagonistes. Avec aux premières loges, le courageux Robin, le blessé (dans son orgueil) Nightwing et la toujours aussi sexy Catwoman. Et si Bruce en impose de nouveau, rien que par le charisme de sa présence, Jean-Paul continu d’être lourd… Une belle bataille se passe entre les deux. Tant au niveau de la force que du mental ! Et alors que tout monte en intensité, que l’on dévore les pages pour savoir comment Batman, le vrai, le seul, l’unique, va faire pour se débarrasser de ce dément, on tombe des nues par le ridicule de ce qui était sensé être un grand final. On se fout du lecteur dans les grandes largeurs, signes que ce personnage sorti de nulle part pour l’occasion, aurait mieux fait de rester dans le placard, tant il sonne creux, tant les auteurs n’ont pas su le rendre intéressant. Ils n’ont d’ailleurs même pas su faire autre chose qu’une longue et affligeante redondance dans ses actes, dans ses paroles.

Niveau dessin, avec pas moins de huit dessinateurs, il y a forcément des hauts et des bas. Du très haut même avec des dessinateurs comme Barry Kitson, Jim Balent ou encore Tom Grummett. Par contre une belle faute de goût avec l’affreuse queue de cheval de Nightwing. Et une incompréhension avec le costume de Jean-Paul qui passe du bleu au rouge sans aucune explication, en plein cœur de l’action…

Bref, si on occulte les passages avec Jean-Paul, on a de manière générale un très bon cinquième et ultime tome. Les trois premiers quarts du volume avec l’entraînement de Bruce Wayne et avec ses interrogations et ses doutes sont vraiment passionnant, bien écrit, un très bon travail sur Bruce, de bonnes scènes d’action et de combat. Une lecture plaisante et rythmée. Dommage que tout cela soit gâché par une fin si affligeante, les lecteurs méritaient mieux que ce manque d’inspiration, que cette facilité. En même temps, le chemin fut tellement long pour arriver jusque là, et Jean-Paul est tellement inutile qu’il est peut-être difficile d’avoir encore de l’inspiration à ce moment là…
Et au final, une fois cette saga terminée, on se demande si elle était vraiment aussi indispensable que cela. Passé la surprise du premier tome, le côté sympa du deuxième, et les bonnes parties de celui-ci, il ne reste pas grand-chose. On se rend surtout compte de l’inconcevabilité de la chose. Comment Bruce a-t-il pu passer son masque et sa cape à Jean-Paul ? Ce n’est pas crédible ! Et si l’idée de base est bonne, la plupart des chapitres sont assez médiocres et il n’en ressort rien de cette saga… Si ce n’est que Jean-Paul fut totalement inutile et qu’il fut aberrant de la voir ainsi sous le costume alors qu’il ne sortait de nulle part. La preuve, les parties avec Bruce, tout au long de la saga, sont intéressantes voir passionnantes par moment, celle avec Jean-Paul répétitives et chiantes le plus souvent…
Romain_Bouvet
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Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Urban Comics est un ennemi de mon banquier!

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le 14 mars 2014

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Romain Bouvet

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