La guérison d'Averell

Le problème dans un album de Lucky Luke, c'est que généralement quand on parle des Dalton, le déroulement du scénario est archi-prévisible : ceux-ci s'évadent, Lucky Luke les poursuit et après quelques péripéties, il les ramène au bercail. Et hop, "I'm a poor lonesome cowboy". Le tout entrecoupé de gags potaches avec Averell et Rantanplan, et d'une petite crise de Joe à base de "Je hais Lucky Luke". Ici, le schéma est respecté, mais est enrichi par quelques bonnes idées.

Basé sur la thématique de la psychanalyse, cet album en est une critique grossière, mais assez amusante, et tous les codes de la pratique seront détournés pour permettre de bons gags, et surtout justifier le scénario. Et c'est l'une des principales qualités de Goscinny : il parvient souvent à émettre des critiques sur des sujets sociétaux plus ou moins profonds (comme dans "Obélix et Compagnie" pour l'économie), en justifiant un scénario parfaitement rodé. Et qui est même ici surprenant, puisque les Dalton se voient surpassés par un malfrat aux méthodes bien plus sournoises.

Rempli de rebondissements plus ou moins inattendus, de gags vraiment drôles, de critiques sociétales pertinentes (ici sur la psychanalyse et aussi la pertinence des peines de prison) tournées en dérision, cet album montre ce que la série a de mieux à proposer.