Apparemment il y a un tome un, que je n'ai pas lu. L'histoire se déroule après une troisième guerre mondiale. On suit Kâhrin, une jeune femme asiatique qui a grandi dans une arche stellaire. Trois siècles se sont écoulés depuis et la civilisation humaine s'est reconstruite ailleurs, mais Kâhrin souhaite retrouver Paris, ville terrestre qu'elle a appris à connaître grâce aux sources du passé. Elle échappe à ses geôliers terrestres, mais l'un d'eux décide de la suivre pour l'aider dans sa quête.


Après avoir passé des environnements de jungle ou d'architecture grandiose, le couple arrive sous le dôme


. Kâhrin change de vêtement et se laisse happer par le glamour de la ville, mais le décor s'avère de carton-pâte. Elle cherche aussi à retrouver la trace de son père, qui est mort, puis se rend compte qu'elle aurait dû rester auprès de son père adoptif, la seule personne qui ait compté à ses yeux. Paris ne ressemblant plus à ses rêves, elle décide de partir, alors qu'une attaque endommage le dôme. Ils passent à Londres, et découvre que cette cité également ne correspond plus à l'image que l'on s'en fait.


A première vue, on a du Schuiten et Peeters très classique, avec des perspectives grandioses, une histoire de science-fiction un peu désuète et des moments de contemplation abstraite qui rappellent la fin de 2001. La bande dessinée a cependant un propos. Elle interroge le devenir de nos grandes métropoles européennes, gentrifiées et muséifiées. Certaines remarques sur les attentats, sur la disparition des Parisiens au profit de l'élite financière et des touristes, des problématiques de conservation (voir le passage au Musée des Arts et Métiers, avec le guide insistant) sont bien vus et font passer en passant le message.


Il reste qu'au niveau esthétique, ces traits très doux, au fusain, et ces teintes pastels ne susciteront pas l'adhésion générale. A titre personnel, j'aime les contours plus nets, plus encrés, les éclairages plus vifs. Je comprends bien l'idée : celle d'être dans une perpétuelle publicité de la Belle Epoque façon la Samaritaine ou Félix Pottin, mais personnellement c'est un parti pris que je n'ai pas complètement apprécié. Par ailleurs les visages et les corps manquent un peu d'expressivité.


La nuit des constellations est une déconstruction du mythe de Paris à travers un récit de science-fiction à l'ancienne, dont il faut adhérer à l'esthétique pour en profiter pleinement.

zardoz6704
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le 28 oct. 2019

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