Critique et extraits: https://branchesculture.wordpress.com/2015/05/19/la-renarde-marine-blandin-sebastien-chrisostome-casterman-professeur-cyclope-critique/
Décidément, l’animal emblématique qu’est le Renard a plus que jamais sa place dans la bande dessinée. Alors que l’animal a gagné ses galons de héros de cape et d’épées dans des histoires comme de Cape et de Crocs, sa morsure n’en a été que plus corrosive ces derniers mois avec la parution, coup sur coup, de l’intégrale du Roman de Renart de Bruno Heitz, de l’excellent Grand méchant renard de Benjamin Renner (on en rit encore, d’ailleurs!) et, cette fois-ci, La Renarde de Marine Blandin et Sébastien Chrisostome. Encore une excellente tranche d’humour, quitte à chopper la rage!
Ainsi, le personnage animalier des deux auteurs est un monstre. Un monstre drôle, vu de l’autre côté des pages, mais un monstre quand même. Sans pitié, rusée à nulle pareille, absolument féroce, la Renarde ne pardonne pas! Oyez oyez petits oisillons, lapereaux bien naïfs et poulettes téméraires, croisez la route de la féline renarde et elle ne vous le pardonnera pas. Obnubilée par le mal et la faim, la Renarde est, en effet, incontrôlable, reine de la forêt comme le lion de la savane, tous les procédés sont bons pour traquer les pauvres bêtes sans défense.
Des petites bêtes parfois bien bêtes comme ces lapereaux qui prennent la fieffée futée pour leur maman, ou un chien de chasseur qui n’a rien pour lui. Et le loup dans tout ça? Il ne peut rivaliser avec le machiavélisme de la canidée rousse. Et encore moins le chasseur complètement à la masse qui se prend plus à ses pièges que nul autre animal.
La Renarde, c’est du gag sur gag jusqu’à la dernière page dans le monde très coloré de Blandin et Chrisostome qui n’ont pas volé leur place dans la collection de Professeur Cyclope. Et même si ce ne sera pas le kiff des adeptes de 30 millions d’amis, ce recueil de gags tous plus réussis les uns que les autres dans ce monde absolument barge et forestier en fera rire plus d’un. Un vrai coup de coeur.