Noir est le chemin
Quand j'ai vu que Larcenet allait adapter La Route en BD, une vague d'impatience et d'excitation était montée en moi. Bizarre parce que je n'avais ni lu le livre, ni vu le film. Mais penser que...
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le 31 mars 2024
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Oui, bon, je vais pas dire le contraire, c'est visuellement impressionnant et certains passages sont virtuoses. Voila. Mais bon, je reste quand même un peu déçu de ma lecture de la Route de Larcenet. L'impression un peu lasse d'avoir déjà vu ça, ce genre de décors et d'univers, tant de fois... Pris par la cendre et une brume épaisse, boueuse et froide, ces décors offrent bien évidemment une esthétique efficace, mais ils ne surprennent jamais vraiment. Ils se suivent les uns aux autres au fur et à mesure que se bousculent les souvenirs de tout un tas d'oeuvres similaires. Et puis, aussi élégante soit l'adaptation, et aussi chouette soit le rythme que Larcenet impose à son récit, sa Route reste tristement convenue, prévisible et n'offre qu'une relecture trop pusillanime d'une histoire que l'on connait déjà...
La Route n'est pas mon McCarthy préféré, mais j'avais trouvé le travail d'adaptation réalisé par Hillcoat pour son film absolument formidable, développant des idées astucieuses et proposant une représentation grise et dégueulasse du Wasteland qui, avec les campagnes de Children of Men, renouvelait alors notre vision du cinéma post apo. Soudain, les rednecks n'avaient plus besoin d'avoir des frocs en cuir sans fondement ou des masques de hockey sur la tronche pour être terrifiants. Les rues dévastées de la Nouvelle Orléans, le bord de mer aux couleurs désaturées par un climat hostile et désespérant, les anoraks trempés et boueux... Cette esthétique avait emmené le post apo vers de nouvelles images inédites mais à la à la proximité ou à la familiarité angoissantes. La contemplation de ces paysages désolés avait provoqué un choc et La Route de Hillcoat est, sans nul doute, un monument, une date dans l'histoire de nos représentations eschatologiques.
15 ans plus tard, au delà du talent indéniable de Larcenet, il y a un sentiment de stagnation dans la représentation visuelle de ce récit. Il manque quelque chose pour m'emmener un peu plus loin que ce que j'avais déjà lu, ou vu alors que j'aurais vraiment aimé être surpris par cette adaptation. J'aurais aimé contempler de nouvelles visions de ce monde de mort.
Ainsi, même si le bouquin est magnifique et même si le rythme donné à cette errance est particulièrement réussi, je reste quand même un peu sur ma faim...
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le 17 mai 2024
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Quand j'ai vu que Larcenet allait adapter La Route en BD, une vague d'impatience et d'excitation était montée en moi. Bizarre parce que je n'avais ni lu le livre, ni vu le film. Mais penser que...
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le 31 mars 2024
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