Application SensCritique : Une semaine après sa sortie, on fait le point ici.

Le Combat ordinaire, tome 1
8
Le Combat ordinaire, tome 1

BD franco-belge de Manu Larcenet (2003)

Marco a la trentaine, un chat et une maison en province, et un psy à Paris.
Marco est photographe reporter mais il ne travaille plus, il n’en a plus envie.


Le Combat Ordinaire c’est le quotidien solitaire de Marco, un parcours aérien et verbal, peuplé de rencontres et d’échanges, de découvertes personnelles et d’interrogations. Lors d’une visite à ses parents, Marco tombe sur une photographie de son père en uniforme et découvre que celui-ci a participé à la Guerre d’Algérie. Dans la campagne autour de chez lui, Marco rencontre un vieil homme sympathique avec qui il se lie d’amitié autour de quelques mots. Après un violent combat dans la forêt, le chat pisse le sang, Marco le conduit en urgence chez le vétérinaire, c’est Émilie, et bientôt tous deux commencent de se voir. Le Combat Ordinaire de Marco, ce sont ses angoisses, ses interrogations, ses phobies : tout ce qui le compose, complexe, instinctif, et qu’il ne comprend pas, qu’il ne maîtrise pas toujours. Tous les sentiments et les appréhensions contre lesquels il lutte pour aller un peu mieux, accepter de laisser venir à lui vers ce qu’il espère malgré l’angoisse.
« Je n’avais sincèrement pas l’intention de lui faire mal… Mais c’est toujours comme ça que ça finit… Les gens que j’aime souffrent de mes souffrances »


Entre petits riens du quotidien, angoisses professionnelles et interrogations volontaires, touches de psychanalyse et confrontations violentes, Marco mène Le Combat Ordinaire des gens de sa génération, inadaptée dans un monde qui change trop vite, à un âge où quitter l’innocence et l’insouciance est douloureux. Le dessin de Manu Larcenet est aussi simpliste qu’expressif, nu quand il est besoin et chargé de détails nécessaires. Les couleurs sont agréables, équilibrées, et jouent idéalement du naïf pour s’attacher aux propos. Le montage et le rythme sont entraînants, dynamiques, et le quotidien de Marco se charge peu à peu d’expectatives, d’attentes, peut-être pas extraordinaires, mais qui suscitent l’intérêt, l’envie.
Le plaisir de s’y reconnaître.


      Matthieu Marsan-Bacheré
Matthieu_Marsan-Bach
8

Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Manu Larcenet, l'Art des Émotions Pleines et Les meilleures BD de Manu Larcenet

Créée

le 8 nov. 2015

Critique lue 625 fois

Critique lue 625 fois

5

D'autres avis sur Le Combat ordinaire, tome 1

Le Combat ordinaire, tome 1

Le Combat ordinaire, tome 1

le 16 avr. 2016

Et soudain, la chute

Ho non, ho non, ho non. Pas celui-là. J'ai décidé de relire Larcenet. Autant ses petits albums chez Fluide et Cie ça ne me dérange pas de ne plus les apprécier, autant cette oeuvre importante dans le...

Le Combat ordinaire, tome 1

Le Combat ordinaire, tome 1

le 4 avr. 2013

Critique de Le Combat ordinaire, tome 1 par Aude Lagarde

c'est la vie d'un photographe qui en a marre de photographier des cadavres, qui part à la campagne, il a un frère, une mère, une père malade, un chat méchant, une vétérinaire, des crises...

Le Combat ordinaire, tome 1

Le Combat ordinaire, tome 1

Génération Inadaptée

Marco a la trentaine, un chat et une maison en province, et un psy à Paris. Marco est photographe reporter mais il ne travaille plus, il n’en a plus envie. Le Combat Ordinaire c’est le quotidien...

Du même critique

Les Quantités négligeables - Le Combat ordinaire, tome 2

Les Quantités négligeables - Le Combat ordinaire, tome 2

Misère Politique et Souffrances Populaires

Marco reprend la photographie. Marco accepte de vivre avec Émilie. Marco a peur pour son père, atteint d’Alzheimer. En préambule à l’album, Manu Larcenet use d’une citation de Jacques Brel pour...

Les Schtroumpfs noirs - Les Schtroumpfs, tome 1

Les Schtroumpfs noirs - Les Schtroumpfs, tome 1

Welcome To SchtroumpfLand

Le premier volume de la série renferme trois histoires courtes à travers lesquelles Peyo esquisse l’univers de ses petits bonhommes bleus et pose les bases de son art du scénario. Trois histoires...

Gervaise

Gervaise

le 26 nov. 2015

L'Assommée

Adapté de L’Assommoir d’Émile Zola, ce film de René Clément s’éloigne du sujet principal de l’œuvre, l’alcool et ses ravages sur le monde ouvrier, pour se consacrer au destin de Gervaise, miséreuse...