le 12 nov. 2013
Quel pied ! Bon sang mais quel pied !
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Le Désert des miroirs, troisième tome de Aâma par Frederik Peeters, c’est un peu comme un rêve étrange où chaque reflet te dévoile un nouveau pan de toi-même… tout en te lançant un robot dans la figure. Peeters poursuit son exploration d’un monde à la frontière du tangible et du métaphysique, avec un récit qui te fait réfléchir autant qu’il te laisse bouche bée devant ses visuels.
On retrouve Verloc et ses compagnons toujours embarqués dans cette quête semi-incompréhensible au cœur d’une planète en mutation. Entre les paysages hallucinés et les interactions tendues, l’histoire continue de mêler science-fiction pure et exploration des émotions humaines. Mais ici, le rythme ralentit un peu, comme si le récit voulait qu’on s’imprègne vraiment de l’ambiance, quitte à se perdre légèrement dans ce désert métaphorique.
Graphiquement, Peeters est dans une forme olympique. Ses dessins sont d’une richesse folle : les environnements, qu’ils soient naturels ou technologiques, débordent de détails étranges et fascinants. Les créatures et paysages que l’on croise dans ce tome ressemblent à des fragments de rêves mal déchiffrés, oscillant entre le beau et l’inquiétant. Chaque page est un tableau qui te donne envie de t’arrêter pour tout absorber.
Narrativement, Le Désert des miroirs marque une pause introspective dans la saga. Les questions soulevées dans les tomes précédents trouvent des échos plus personnels ici, et les personnages, notamment Verloc, se retrouvent confrontés à eux-mêmes autant qu’à l’environnement qui les entoure. Ce choix de ralentir l’action pour se concentrer sur les thèmes de la mémoire, de l’identité, et du rapport à la technologie est audacieux, mais pourrait frustrer ceux qui attendaient une montée en puissance spectaculaire.
Le principal reproche que l’on pourrait adresser à ce tome, c’est justement son caractère contemplatif. Si tu es en phase avec la lenteur et les questions existentielles, c’est un régal. Mais si tu cherches une explosion narrative ou des révélations fracassantes, tu risques de rester sur ta faim.
En résumé : Le Désert des miroirs est une pause méditative dans la saga Aâma, un mélange d’art sublime et de réflexion profonde qui élève la science-fiction à un niveau presque philosophique. Une œuvre à savourer comme un mirage, où chaque reflet t’amène à te poser plus de questions qu’il n’apporte de réponses. Frederik Peeters continue de prouver qu’il maîtrise son art… et que la science-fiction peut être bien plus qu’une simple aventure dans l’espace.
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Créée
le 25 nov. 2024
Critique lue 4 fois
le 12 nov. 2013
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