Que dire... on a ici une belle édition, une couverture magnifique, un beau travail sur la DA (que ce soit les décors, les ambiances ou les personnages avec ce style donné au diable que j'adore) et une histoire somme toute bien construite avec un chapitrage qui fonctionne bien. Oui, mais voilà, le tout est tombé un peu à plat pour moi.
Et malheureusement, je crois que ce sentiment est en grande partie dû à l'éditeur et au résumé qu'il donne de cette BD. Est mis notamment en avant une cohabitation entre le diable et Coral où "chacun devra user de ruse et d'ingéniosité pour trouver une parade au maléfice qui l'empêche de se débarrasser de l'autre". Je m'attendais donc à duel entre les deux personnages quand, en fait, l'essentiel de leurs interactions porte soit sur des concepts plus ou moins philosophiques de ce qu'est une bonne ou une mauvaise action, soit sur des discours visant à faire avancer l'intrigue et comprendre les raisons de la présence du diable sur terre.
Pour ce qui est de la ruse il faudra attendre la toute fin du récit pour y avoir droit. Cela aurait pu malgré tout fonctionner si cette/ces ruses finales étaient le résultat de différentes actions intervenues tout au long du récit et donc d'un final qui aurait été préparé dès les premières pages de la BD (à la manière d'un Ocean Eleven) mais ce n'est pas le cas non plus ici...
Pour ce qui est du contexte historique, lui aussi est mis en avant par l'éditeur, ce qui me laissait croire que l'intrigue serait un peu plus imbriquée avec le contexte ce qui n'est pas tant le cas que ça. Cela reste un contexte en fond qui, finalement, n'impacte qu'assez peu le diable et Coral si ce n'est sur une scène (mais donnant à voir un des plus beaux visuel de la BD).
Et enfin, dernier écueil qui lui aussi semble découler d'un élément marketing (décidément...) : la couverture de la BD vs le traitement du diable dans la BD. Cette couverture laisse à penser que le diable sera un personnage sombre, intriguant, œuvrant en fond quand, dans son traitement (attitudes, expressions du visage) il relève finalement plus de l'Arlequin (dans une version Satan, certes, mais Arlequin malgré tout). Ce qui, en soit, n'est pas nécessairement gênant mais ne correspond pas, je trouve, à la couverture.
Cette note mitigée est donc plus le résultat de déceptions résultant de choix marketing perdant (pour moi) de la part de la maison d'édition.
J'invite donc à se détacher du résumé de l'éditeur. Allez je me plie à l'exercice du résumé, en espérant que celui-ci évitera les déceptions et fixera des attentes à hauteur de ce que délivre la BD :
Dans une Europe sombrant dans le nazisme, Coral se retrouve à devoir supporter la compagnie du diable à ses côtés (qu'elle est la seule à pouvoir voir). Au fil de leur échanges, Coral va finir par entrevoir les raisons de la présence du diable sur terre et du lien qui les unis... pour toujours ?