Le fils de l'ours

Contes et mythes de nos régions agrémentés de petites libertés. Quel plaisir de découvrir certaines origines des histoires Vosgiennes. On a beau vivre à la frontière des autres départements d’une même région, on connais mal nos voisins ! Suivant trois époques différentes bien que liées les unes aux autres, découvrons comment l’ours, l’ancien protecteur de nos forêts a laissé ses empreintes sur nos vies.

Basé sur des faits réels mais aussi sur les croyances qui ont grandi en parallèle, l’auteur nous raconte un pan de notre histoire avec sainte Richarde, épouse répudiée de l’empereur Charles le Gros. Amoureuse de la nature et généreuse, elle construira une abbaye dont l’ours deviendra l’emblème. À une époque où l’église catholique donne le ton, cet acte s’ajoute aux crimes dont on accuse la sainte.

Plusieurs siècles passent, maintenant nous sommes avec deux jumelles liées par cette étrange alchimie que l’on prend à tort pour de la sorcellerie. L’une est follement amoureuse d’un jeune et bel homme. Sans vouloir trop en dévoiler aux futurs lecteurs que vous êtes, la trame principale du livre se trouve avec ce couple. L’une des jumelles va disparaître dans la forêt et être protégée de la colère des hommes par un ours. Comme une famille, ils vont s’entraider et grandir ensemble jusqu’à ce que le passé les rattrape. Fort comme un ours, loyal et affectueux également. Un héritage émotionnel et physique que l’homme a prit de son père protecteur.

En véritable hymne à cet animal oublié de nos contrés, traqué, assassiné jusqu’au dernier, Jean-Claude Servais redonne tout son blason à ce mammifère disparu. Désormais absent de nos forêts, il faut aller dans des parcs ou des zoos pour se souvenir qu’ils existent et toute la magie qui entoure leur histoire. Chaque animal à sa légende, est un emblème de la nature sauvage. Oubliez-le et un destin tragique vous attend au tournant …

Je dois tout de même noter un défaut à cet ouvrage … Trop court ! Il y a tellement de choses à raconter, à découvrir, que 60 pages sont bien trop légères. C’est tellement dommage, j’aurais aimé prendre encore plus de temps à sillonner les collines boisées avec les personnages !

https://cenquellesalle.wordpress.com/2020/03/23/le-fils-de-lours/