• La guerre est finie, colonel Granger. Vous avez perdu, nous avons gagné. C'est ce que l'histoire retiendra ! Alors je vous pose la question une dernière fois : où étiez-vous avec votre détachement de février à avril 1863 ?

  • Je ne sais plus... Tant de batailles... Tant de morts... Dieu jugera aussi les vainqueurs, capitaine !



Gibier de potence, tome 1 : Le Jardin des lys, édité par Delcourt est la promesse d'une chasse au trésor en devenir sous un contraste de fin de Guerre de Sécession. Sur un scénario de François Capuron et Fred Duval, on suit le parcours de Madame Granger qui accompagné de son fils William, et de sa fille Shannon, organise un hold-up dont le butin va servir à payer une équipe de mercenaires pour faire évader son mari : le colonel Granger, de l'armée des confédérés, détenu dans le fort Mac Laglen par les Nordistes. Sur une trame narrative somme toute classique, ce qui s'avère n'être qu'une simple évasion marque un sous-texte bien plus symbolique dans lequel on explore partiellement les conditions des détentions archaïques des prisonniers avec des interrogatoires musclés, le tout entouré d'une histoire plus conséquente autour d'une mystérieuse carte qui donnerait l'emplacement d'un trésor confédéré. Une approche scénaristique qui n'est pas sans rappeler l'œuvre culte de Sergio Leone : Le Bon, la Brute et le Truand.


Le Jardin des lys livre un récit muni de nombreux rebondissements laissant libre cours à des fusillades sanglantes, des chevauchées mouvementées, un braquage étonnant, ou encore une évasion sous hautes déflagrations. Des actions divertissantes, mais que l'on a déjà eu l'occasion de voir des dizaines de fois et en mieux. Un premier tome qui à défaut d'être exceptionnel pose le squelette d'une aventure plus conséquente à venir, en structurant ses enjeux et en posant des personnages vitreux avec dû potentiel. Que ce soit la trépidante et belle ''Shannon'', l'énigmatique métis indien ''Cooper Nathanaël'', ou encore l'impitoyable et sadique ''Lopeman'', capitaine Nordiste de la brigade de fer qui fait office d'un futur antagoniste de taille dans cette chasse au trésor particulièrement sanglante, chacun a les capacités pour devenir une figure forte et conséquente de ce western.


Les dessins de Fabrice Jarzaguet sont déplaisants ! Je n'aime pas les faciès des personnages qui possèdent des contours imprécis qui font brouillon. Des visages avec des traits qui manquent de précisions, de reliefs et de personnalités. Un style artistique impersonnel beaucoup trop modeste dans sa forme, si bien qu'aussitôt après avoir terminé la lecture de cette bande dessinée que je ne me souvenais déjà plus des frimousses des personnages. La mise en scène est pauvre, s'articulant dans des vignettes aux cadrages simplistes à travers des décors réducteurs. Une technicité qui fait le strict minimum. Heureusement, le jeu de couleurs d'Isabelle Rabarot parvient à rendre une ambiance crépusculaire efficace. Une colorisation par moments atmosphériques venant rendre un peu de forces aux dessins instables.



CONCLUSION :



Gibier de potence : Le Jardin des lys, pose les bases d'une future saga à venir par un premier tome divertissant mais loin d'être épatant. Si le fond s'essaye à quelques nuances bienvenues, la forme a bien du mal à afficher un contraste concluant. Une bande dessinée où tout reste encore à faire avec un potentiel bel et bien présent, dont il faudra attendre la suite pour voir s'il confirme. Un volume d'ouverture qui en l'état actuel n'est pas facile à juger sans avoir lu la suite.


Du potentiel, beaucoup de potentiels, mais en tant que bande dessinée à part entière, je suis moyennement convaincu !



La bible du Colonel, elle indique un endroit appelé « le crâne » ! Il y a entreposé un trésor...


B_Jérémy
5
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le 22 mars 2022

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