Le Lion d'Égypte - Jour J, tome 12 par Stéphane Gallay

La nouvelle livraison de la série uchronique Jour J, intitulée Le Lion d’Égypte, répond enfin à un de mes griefs: c’est une histoire qui n’a pas pour toile de fond principale la France ou les USA (ou les deux). Cette histoire va en effet s’intéresser à un conflit peu connu, celui qui opposa, dès la fin du XVe siècle, l’Empire Ottoman et l’Égypte mamelouke – cette dernière recevant un renfort de poids: un certain Leonardo Da Vinci.


Autre changement notable: l’accent de ce volume se porte principalement sur les intrigues des uns et des autres autour de la personne du génial artiste et inventeur, de ses mœurs mal considérées et de ses machines de guerre. Ça grenouille énormément, avec au premier plan (ou à l’arrière-plan, c’est selon) la joyeuse dynastie des Borgia et leur conseiller politique, un certain Niccolò Machiavelli, sans parler des tensions au sein des Mamelouks.


Je dois avouer que ce volume me laisse un sentiment mitigé. Autant je dois reconnaître que, du point de vue de l’histoire du duo habituel Jean-Pierre Pécau/Fred Duval, il est plutôt bon et comporte quelques touches amusantes (comme le destin d’un certain moine de la région d’Erfurt, qui conclut l’ouvrage), autant le dessin d’Igor Kordey (qui colle pourtant parfaitement bien au sujet) ne m’émoustille pas vraiment.


Et, comme d’habitude, je suis frustré par la brièveté de ce volume, tout en pensant qu’un tel projet pourrait gagner énormément de profondeur avec un appareil critique et une postface propre à expliquer les choix uchroniques et les destins historiques des personnages qui y figurent. C’est toujours trop court. En plus, on pourrait se dire que c’est typiquement le genre de chose qui pourrait faire l’objet d’un blog ou d’un mini-site annexe, mais nib!


Cela dit, si on passe outre les limites de l’exercice et mes goûts personnels, il faut reconnaître que ce douzième volume de Jour J est parmi les meilleurs de la série, un savoureux mélange d’intrigues princières – qui n’est pas sans rappeler les magouilles de Gagner la guerre – et de davincipunk (presque) raisonnable.

SGallay
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le 27 avr. 2015

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