Un mois après ma lecture du cycle Louve (qui, en deux mots, faisait à mon avis plus de mal que de bien à la série), voilà que je rattrape désormais celui sur Kriss de Valnor. Qui globalement, s'avère quand même plus sympa. Inégal mais correct.


Alors, contrairement au personnage de Louve dont je me tape complètement, j'aime beaucoup celui de Kriss de Valnor, pour – j'imagine – à peu près les mêmes raisons que tous les lecteurs de Thorgal (comprendre : elle est jolie, elle est forte, elle est cruelle). Donc là où je ne m'attaquais au cycle Louve armé que de mon seul désintérêt le plus poli, je m'engageais dans celui-ci beaucoup plus méfiant, craignant que le personnage tant aimé ne souffre lui aussi d’une reprise malheureuse.


D'autant plus que celle-ci se présentait, à l'instar de celle de la série-mère, comme un grand n'importe quoi, puisque voyant se succéder (et se chevaucher) pas moins de trois scénaristes et trois dessinateurs en seulement huit albums ! Curieusement, c'est le genre de chaises musicales qui ne m'inspire pas confiance... surtout après avoir lu le catastrophique dernier cycle de Thorgal.


Mais – surprise ! – ce n'est pas si dégueu que ça. Alors on pourrait en fait décomposer ce spin-off en trois arcs… qui ne se valent pas.


Le premier (composé des tomes 1 à 5), scénarisé par Yves Sente et dessiné par Giulio De Vita (dont je n'aime pas le dessin), s'attache à nous raconter les origines du personnage (que je ne tenais personnellement pas à connaître, mais passons) pour ensuite la resusciter (wahou, quelle idée de merde) et enfin la plonger dans une nouvelle intrigue d'ampleur sur terre. Alors une fois accepté la mauvaise idée de départ, le récit se suit sans trop de déplaisir... le premier album ne peut évidemment pas s'empêcher de nous raconter pourquoi Sigwald-Le-Brûlé est brûlé (question dont je n'avais jamais demandé de réponse là non plus, mais bref) mais nous plonge par là même dans une sombre histoire d'enlèvements d'enfants ma foi plutôt intrigante et gentiment malsaine, qui convoquera chez tous les veinards (dont je suis) l’ayant lu le premier volet du Torte de Dubois et Rollin (en dix fois moins bien évidemment). Puis les quatre albums suivants perdent progressivement en intérêt, jusqu'à un tome 5 globalement insipide.


Le tome 6, scénarisé par le duo Dorison/Mariolle et dessiné par Surzhenko (dont je trouve le dessin globalement correct... exception faite des visages, dont la moitié sont perturbants de laideur – c'est un peu con) se pose lui comme une variation pas dégueu du Alinoë de la série-mère (huis clos sur une île perdue, enfants louches qui vont progressivement faire montre de leurs pulsions meurtrières). Dommage que les mioches aient des visages aussi laids (donc instantanément suspects), ce qui m'a fait douter dès le début, mais le récit est pas mal.


Les deux derniers tomes enfin (7 et 8), scénarisés par Mariolle désormais seul et dessinés par Vignaux (qui a depuis repris la série-mère – et quelque part, Dieu merci, parce que des trois dessinateurs de ce spin-off, c'est celui qui s'en tire le mieux) sont les meilleurs. Alors on pourra évidemment déplorer que ce soit d'abord grâce au récit de Jolan (qui, mine de rien, s'offre la moitié des deux albums) plutôt qu'à celui de Kriss (qui reste plaisant à suivre) mais bon, on tient là deux albums assez bien foutus (passé la curiosité de leur découpage : le premier suit pendant sa première moitié Kriss puis pendant la seconde Jolan, et l'inverse pour le second - c'est... étrange, ça donne l'impression qu'on aurait presque pu les remonter en deux albums indépendants). La fin, hélas, annonce (rappelle, dans mon cas) la conclusion dégueulasse du cycle Aniel... et fait refermer l'album sur une grimace.


Bref : c'est mieux que le cycle Louve, sans être top. Mais disons que là, je n'ai pas eu mal à mon Thorgal. Donc ça va.

ServalReturns
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le 20 mars 2021

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D'autres avis sur Le Maître de justice - Les Mondes de Thorgal : Kriss de Valnor, tome 8

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