Suite aux évènements de Trinity War, la Ligue de Justice a disparu. Et avec elle, la Justice League of America et la Ligue des Ténèbres. Le tout à cause de l'ouverture de la boite de Pandore, qui a permis au Crime Syndicat, version négative de la Justice League, de débarquer sur Terre. Originaire de Earth-Three, Ultraman, Superwoman, Owlman, Johnny Quick, Power Ring et Deathstrom ont perdu leur univers suite à l'attaque d'une menace mystérieuse. Arrivés sur Earth-Zero, ils comptent bien prendre le contrôle des lieux avec, au passage, leurs anciens alliés : The Outsider (version négative d'Alfred) et Atomica (compagne de Johnny Quick), mais aussi un nouveau compagnon : Grid, un virus informatique ayant pris le contrôle de la partie mécanique de Cyborg et ayant laissé à moitié mort la partie biologique.
Le Crime Syndicat a coupé tous les systèmes de communication de la Terre et a invité tous les supers-vilains à les rejoindre. Leur objectif est simple : prendre le contrôle de ce monde.

Voilà, après un teasing de porc, Geoff Johns nous lâche enfin son super event de l'année 2013/2014 avec Forever Evil. Ce tome contient les 4 premiers numéros de cet arc, avec 2 numéros de Justice League et deux numéros du Villain Month (sur la Secret Society et Black Adam). On a donc le début de l'action ici. Le but de Johns est simple : face au mal, quand le bien n'est plus présent, seul le mal peut combattre ... C'est donc une lutte Méchant vs Méchant que propose Johns avec en rôle principal Lex Luthor.
Si vous vous attendiez cependant à une grosse bagarre dans tous les sens, passez votre chemin. Fatigué par son travail sur Green Lantern semble-t-il, Johns ne réalise plus d'event aussi remplis de batailles titanesques que par le passé. Ce tome sert simplement à montrer dans quelle situation on est et comment la sauce va monter tout le long du tome pour se retrouver avec l'équipe finale à la fin du tome.

A ma première lecture du tome, j'avais détesté ce sixième tome de Justice League. Je ne m'y retrouvais absolument pas. J'étais très déçu du manque d'action, je trouvais qu'on ne nous montrait que des méchants se parlant entre eux. Et c'est vrais que du bla bla on en a trois tonnes. Dans le même temps on ne cesse de sauter entre différentes scènes, ce qui rend la lecture un poil compliqué parfois : Lex Luthor, Ultraman, Owlman, Captain Cold, Batman (ba oui forcément), Black Adam ... Bref, tellement de saut, de changement de lieux et de temporalités que la lecteur peut parfois être difficile.
J'ai relu ce tome petit à petit en faisant quelques pauses entre chaque chapitres. Et bien, je trouve que Le Règne du Mal gagne à la relecture. En sachant vers quoi on se dirige le plaisir est renforcé, c'est certain.
Dans le même temps, il y a le dessin. Kudranski a beau s'occuper d'un chapitre (avec une colorisation qui ne rend pas honneur à l'ambiance), Salazar d'un chapitre sur Black Adam, Reis d'un chapitre sur Ultraman et Mahnke d'un sur Owlman (le plus beau de tout le tome, incontestablement), la majorité (4 chapitres enfaite) c'est sous le trait de David Finch qu'on la retrouve. Et franchement, je n’adhère pas.
Là encore, la relecture a aidé, parce que la première fut difficile. J'ai tendance à trouver que chez Finch, premièrement c'est moche et deuxièmement c'est souvent identique. Difficile de faire la différence entre les regards de Batman, Ultraman, Catwoman ou Luthor sans la couleur. Mais du coup, si on prend son temps dans la lecture, qu'on attend patiemment et qu'on ne dévore pas tout d'un coup, on a plus à souffrir de l'over-dose Finch.

Bon, il serait peut être temps que je rentre dans le vif du sujet, non ?
Comme je l'ai dit ce tome a la mauvaise idée de ne pas mettre en scène beaucoup de combats. En réalité, ils sont souvent minimes et décevant. Parce que Johnny Quick contre les Teen Titans, voilà quoi ... Notons d'ailleurs que l'on aurait tendance à être plutôt du côté du Crime Syndicat vu l'équipe qu'ils ont face à eux ...
On a aussi les Rogues qui se battent contre Deathstorm et Power Ring. Ce-dernier est d'ailleurs vite casse-pieds (pour rester poli). Le fait qu'à la différence des Green Lantern, il ait peur de tout devient très vite lassant, pire, énervant, et sa présence apparaît rapidement comme synonyme d'ennui pour le lecteur. Le combat contre les Rogues est rapide d'ailleurs, servant plutôt à mettre en avant leur sens moral et à justifier l'importance de Captain Cold.
Le principal combat est Black Adam contre Ultraman. Et ça, c'est beau. Bien que trop rapide, on ne peut que adhérer rapidement. En effet, après avoir eu le droit à des flashback sur les origines d'Ultraman et celles de Black Adam, on est forcément attaché à la Némésis de Shazam, qui apparaît comme, finalement, un homme plutôt juste. Le combat est malheureusement rapide, mais très plaisant.

A part ça on a beaucoup de dialogues donc, le but est d'entrer dans la psychologie des protagonistes, mais franchement, ça devient lourd ... Luthor, Owlman et Ultraman ont le droit à un traitement très fort. Alors, certes ça rend les membres du Crime Syndicat intéressant et plus complexe qu'il n'y paraît (pour Luthor, il faut attendre un peu avant de s'y attacher), mais merde, on se retrouve avec en plus trois tonnes d'intrigues à côté ce qui donne le sentiment de pas avancer. La présence de Batman et Catwoman était elle bien nécessaire pour l'histoire ? Certains diront que oui, personnellement je cris au fan-service inutile et mauvais. Finalement les méchants ne sont pas suffisant, on a besoin de mettre encore un peu d'héroïque et c'est bien dommage. Surtout que ça coupe le rythme.
On a également une présence assez importante de Nightwing dans ce tome. Pour le meilleur ou le pire, soit dit en passant. Car si l'idée est audacieuse, je trouve qu'on ne sent pas du tout les répercussions de cet évènement.

De l'autre côté, on a un gros soucis : le plan du Syndicat. Réunir plein de méchants et leurs ordonner ... De quoi au juste ?! Sérieusement tout bruler c'est un plan de méchant maintenant ? On dirait un mauvais plan datant du Silver Age. On est très déçu par le manque de charisme des idées des personnages. C'est vraiment risible.
De plus, on a du mal à croire à cette réunion de supers-vilains où personne ne se fou sur la gueule et où tout le monde obeit. Fan de Deathstroke, je vous préviens, votre méchant adoré est traité comme une carpette dans ce tome. Les méchants, censés donc être au sens de l'histoire, mettent plutôt en avant leur manque de charisme.
Ajoutons à ça que beaucoup de personnages du Crime Syndicat deviennent vite énervant. J'ai évoqué Power Ring, mais Johnny Quick et Atomica apparaissent vite commes des stéréotypes. Pour le traitement des autres personnages, c'est pas toujours top. Catwoman, Luthor, Black Manta, Captain Cold sont traités parfois avec brio, parfois totalement à côté de la plaque je trouve. On hésite entre s'attacher ou les détester, non à cause de leur aspect méchant, mais de par l'aspect lisse de certains passage.
Qui plus est, on a bien du mal à saisir le plan du Crime Syndicat et la menace qu'ils représentent. Une nouvelle fois, à part bruler des poubelles, y a pas grand chose. Alors, certes, la menace est au long terme, mais au court terme on trouve exagéré la monté de la tension. Et pourtant elle est là.

Finalement avec cette première partie de Forever Evil, on s'en tire pas trop mal. On peut cependant regretter d'être encore et toujours dans le teasing. Le fait qu'on ne cesse d'avoir plein de scènes à gérer en même temps et qu'aucune ne soit réellement parfaitement traité et que ça soit souvent superficiel rend la chose dommageable. Mais dans le même temps, on s'attache à plusieurs personnages. L'idée de la team est intéressante, il va falloir voir comment ça va évoluer dans la seconde partie.
On est donc pas au plus mauvais travail de Johns, certes, mais on pouvait s'attendre à mieux. Quelque part, par rapport à Trinity War qui était une enquête, point barre, là on se dit qu'on passe totalement à côté de la mise en avant réelle des méchants, qu'on a des discours mais pas d'actions incroyables. Dans le même temps, la conceptualisation de la Trinité dy Crime Syndicat est intéressante (même si Superwoman est forcément moins mise en avant pour l'instant).
Ce tome, malgré tout, à bien y regarder, reste profondément introductif.
mavhoc
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le 30 nov. 2014

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mavhoc

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