Le Retour - Birthright, tome 1 par arnonaud

Critique numéro par numéro.

Birthright #1

Faire un numéro #1 est une chose compliquée. Un numéro, souvent de 20 pages, c'est court pour poser un récit, passionner le lecteur et lui donner envie de revenir pour la suite. Souvent on à l'impression qu'il manque un truc, que c'est trop introductif et on sait pas trop quoi en penser.

Birthright n'est pas ça, c'est plutôt le #1 exemplaire qui t'accroches à ton comics dès le début et qui ne te relâche que 30 pages plus tard avec le sentiment d'avoir lu un putain de bon numéro et l'envie d'aller voir la suite au plus vite.

Alors oui, déjà ils ont fait le choix pertinent de faire un premier numéro de 30 pages et non de 20, ce qui leur laisse quand même un peu plus de temps pour poser l'intrigue. Mais il n'y a pas que ça, il y a déjà un concept de base qui m'a plu de suite : dans les récits fantastiques pour les jeunes, on voit souvent un gamin disparaître dans un monde magique, vivre de géniales aventures et revenir comme une fleur après. Et bien dans Birthright c'est un peu pareil, sauf qu'on s'intéresse à ce qui se passe du côté de la famille dans ce cas, ce qu'il se passe pendant son absence et quand il revient, avec un accoutrement médiéval et une croissance accélérée.

J'aime beaucoup ce concept de prendre le point de vue des parents, ça change vraiment et c'est vraiment intéressant. En plus, Williamson raconte ça de manière très efficace, très resserrée, il ne perd pas de temps, et c'est ça aussi qui nous accroche au récit. Surtout que ça ne l'empêche pas de développer les personnages, loin de là même. L'écriture est vraiment super bonne et il n'y à la limite que le twist final qui empêche le numéro d'être parfait.

En plus Andrei Bressan a un excellent dessin, assez classique, mais qui fonctionne totalement et qui est tout de même assez beau. Et il est très bien colorisé par Adriano Lucas dans un style très semblable à ce que fais Frank Martin, que ce soit dans le choix des teintes (très orange-violacées) ou dans le dessin des volumes. En tout cas la colorisation fonctionne vraiment bien elle aussi et elle renforce vraiment l'ambiance des différentes scènes.

J'espère que le #2 sera aussi bien que ce #1, car on pourrait bien avoir une petite pépite avec cette série. Après, il faut voir ce que fait Williamson avec le côté fantasy de l'histoire, qui est la partie qui m'intéresse le moins vu que je ne suis pas un gros fan du genre, et c'est de ce côté là que le scénariste devra me convaincre. [9]

Birthright #2

Birthright est parti comme un boulet de canon dans le numéro précédent et il faut maintenant assumer. Alors ce n'est pas aussi génial que le #1, mais on garde quand même un très bon niveau et il y a là clairement le potentiel pour une série de premier rang, clairement.

Pas de grosses surprises dans ce numéro, Williamson développe les éléments posés dans le numéro précédent mais fait ça très bien. On a la confirmation du twist de fin du numéro précédent, son objectif se précise un peu et surtout on aperçoit plus clairement sa perception de la situation, clairement différente de celle de sa famille qui est complètement incrédule devant son retour. Chacun réagit différemment à cet événement et cette diversité d'état d'esprits devrait amener des choses intéressantes dans la suite de l'aventure. Les personnages sont globalement très soignés et sans être non plus d'une profondeur de l'extrême, on prend plaisir à les suivre.

On a le droit aussi à de très bonnes scènes d'action, qui en jette pas mal et où l'on sent bien la puissance des coups mais aussi au retour des flash-back où l'on en apprend un peu plus sur la découverte de ce monde de fantasy par Mikey. Le passage est intéressant puisque Mikey y a encore ses habitudes de notre réalité et doit s'adapter à une autre façon de vivre. Et en plus, c'est dans cette partie qu'on risque de découvrir la personnalité profonde du personnage qui est pour l'instant assez mystérieuse. Et le cliff de fin est d'ailleurs plutôt intrigant.

Et graphiquement, c'est toujours très beau, y a vraiment des cases qui en jette pas mal, et la colorisation est vraiment complètement adéquate, sans fausse note.

Vivement le #3, en espérant que la bonne impression de ses deux premiers numéros continue de se confirmer. [8]

Birthright #3

Birthright continue et c'est toujours aussi bon. Avec ce numéro on termine la partie au commissariat pour commencer véritablement la quête de notre héros revenu à la vie réelle et ça s'annonce mouvementé. Williamson doit gérer le moment délicat où les parents décident de le soutenir ou pas dans sa mission, et vu qu'il a visiblement plein de choses à raconter, presse un peu le pas sur ce dilemme moral d'envergure pour ne pas trop traîner en rond. Ça passe quand même et ça reste de toute façon une très bonne lecture, avec des personnages et des dialogues biens écrits. Ce qui est intéressant c'est que Mikey s'annonce comme étant légèrement différent du héros classique de ce genre de récit, que ce soit sous sa forme adulte ou dans les flash-back où il est gamin et où il n'a qu'une seule envie, rentrer chez lui.

L'univers continue tranquillement de s'enrichir, c'est toujours très beau et on a hâte de découvrir la suite des aventures de nos personnages et d'en découvrir plus sur le périple passé de Mikey. Toujours une excellente série, une très bonne surprise, et on est pas étonné que Delcourt ait déjà récupéré les droits pour sortir ça en VF, car on a là certainement une future série de référence chez Image. [8]

Birthright #4

Mois après mois, Birthright continue d'être une bonne surprise et un excellent comics. L'intrigue avance efficacement dans ce tome et promet du lourd pour le prochain numéro. Y a de beaux moments de caractérisation dans ce numéro, notamment au niveau de la mère, et les dialogues sont toujours aussi soignés. En outre, la partie flash-back est elle aussi très sympathique... Il n'y a vraiment rien à reprocher côté scénar'... Et même chose pour les dessins qui sont toujours aussi soignés et toujours aussi beaux. En plus y a de jolies ambiances avec la colo, donc c'est tout bénef'.
Donc voilà, il faut lire Birthright, car c'est une excellente surprise qui continue mois après mois. [8]

Birthright #5

Encore un numéro de Birthright qui épate par sa qualité ! Je suis épaté, mois après mois, de la maîtrise des auteurs. Déjà, les dessins et la colo sont tout bonnement superbes, donnant un écrin magnifique à la série et montrant tout de suite qu'on se fout pas de la gueule du lecteur, et ensuite l'histoire avance tambour battant. L'univers s'enrichit, le scénario se révèle, on a pleins de temps forts, de twists et un bon petit cliff de fin bien appliqué comme il se doit pour que le lecteur n'oublie pas de revenir pour le second arc.

Franchement, ça ne m'étonnerait pas que cette série devienne à l'avenir un classique d'Image Comics, en tout cas, elle le mériterait amplement vu comment elle est réalisée avec maîtrise. C'est vraiment une très bonne surprise pour ma part, surtout que je ne connais pas le travail passé des deux auteurs. J'espère que la suite sera du même niveau, parce que là c'est vraiment très alléchant. [9]

Birthright #6-10

Birthright continue tranquillement à être une excellente série Image. Contrairement aux grosses locomotives de l'éditeur, les auteurs ne sont pas des anciens de chez Marvel (bien que Williamson essaye d'y faire un trou ses derniers temps, à travers des séries comme la mini Red Skull et prochainement Illuminati), ce qui fait que le titre est peut-être moins sous les radars des lecteurs, mais pourtant Birthright est un très bon titre.

Et ce second tome est très bien. J'avais un peu peur en lisant le premier numéro de ce second arc que la qualité baisse, mais finalement Williamson se reprend et nous accroche fermement à son intrigue à coups de retournements de situations très biens pensés, de cliff de fin d'épisodes brillants, de scènes fortes et de personnages superbement écrits.

L'un des points que j'ai apprécié dans ce tome, c'est le personnage de la mère qui prend de l'importance, suivre Rya est également très sympathique, et bien entendue, le road-trip entre les deux frères Mikey et Brennan est toujours intéressant, avec d'un côté ce Conan maléfique et mystérieux,de l'autre ce gamin tout à fait banal, et entre les deux cette véritable fraternité qui les unis.

Franchement, c'est très bien mené, l'univers se développe tranquillement, et la partie graphique est vraiment très solide (même si il y a tout de même quelques cases ça et là où Bressan est un peu plus faible). Très bonne lecture et j'ai hâte de lire la suite, j'ai même envie de me remettre à la suivre en mensuel pour le 3e arc. [8]

Birthright #11

Petit numéro de reprise tranquille. C'est un peu comme le #6 qui n'était pas très impressionnant non plus, c'est une reprise en douceur, le temps de relancer les intrigues de ce nouvel arc, mais ça reste tout de même un bon numéro, très agréable à lire et qui ravira ceux qui veulent en voir toujours plus du monde fantasy de l'histoire.

Le twist de fin (marque de fabrique de Williamson) est comme toujours réussi et annonce une nouvelle dynamique très intéressante.

Le numéro fait la part belle au dessinateur Andrei Bressan, qui nous livre des doubles pages vraiment sublimes du monde fantasy avec des trucs aussi géniaux que des trolls géants chevauchés par des dragons (ce concept est génial !).

Bref, la série est toujours sympathique et j'ai hâte de lire la suite. [8]