Le Trio de l'étrange - Yoko Tsuno, tome 1 par Enlak

Avec « l’incal », « Valérian et Lauréline », puis « Yoko Tsuno » un vent de science-fiction souffle dans la BD française des années 70. Nouveaux mondes, technologies avancées improbables, décors exotiques, tout devenait possible.

A la base, j’avais de mauvais préjugés sur cette série, l’assimilant à une énième BD franco-belge telle que j’avais pu en lire des tas dans mon enfance, avec des histoires indépendantes à chaque tome. Mais je devais de toute évidence avoir mal regardé les couvertures, car en jetant un œil sur l’ami wikipédia, poussé par la curiosité, je découvrais qu’elle affichait des images avec un luxe de détail, des histoires qui étaient un croisement étonnant entre la science-fiction et l’aventure. Dans ma quête de détenir un minimum de culture BD, de préférence en SF, tout semblait donc indiquait que je devais connaître cette série. Ni une ni deux grâce à la médiathèque sans laquelle toute cette noble quête n’aurait jamais pu voir le jour, je me lançais dans la découverte de « Yoko Tsuno ».

La dénommée Yoko Tsuno est une électronicienne japonaise et une pilote expérimentée. Scientifique brillante comme combattante aguerrie (elle pratique le aikido), elle ne recule jamais devant une aventure, quelque soit le danger. Toujours prête à venir en aide aux personnes qu’elle rencontre, c’est aussi une pacifiste qui n’utilise la violence qu’en dernier recours. Elle travaille avec deux journalistes, Pol et Vic, où leurs investigations les amènent à des péripéties étonnantes. Leur première aventure est la rencontre avec le peuple des Vinéens, une race extraterrestre ayant fuit leur lointaine planète à cause d’un cataclysme. Ils se sont réfugiés sous terre où ils ont reconstruit une civilisation et détiennent une technologie supérieure à la nôtre : trains magnétiques à travers des galeries souterraines, sonde mentale, intelligence artificielle contrôlant la distribution d’énergie… Une rencontre qui fera date puisque les Vinéens se retrouveront à de nombreuses reprises dans la série (presque un tome sur deux).
Ils réapparaîtront ainsi dans le 3° tome que je trouve meilleur encore.

Alors certes, la psychologie des personnages ne fait pas partie de la recette de cette BD. Yoko n’a peur de rien, fonce tête baissée et s’en sort toujours. Pol n’est pas le plus malin, râle tout le temps, agit sans réfléchir et pose souvent des problèmes, ce qui est parfois un peu lourd. La BD franco-belge semble apprécier ce genre de personnages pour contrebalancer l’intelligence du héros (le capitaine Hadock, Fantasio)… Vic, plus posé, n’a pas non plus beaucoup d’utilité à part de soutenir l’héroïne, pour laquelle il montre le plus d’attachement. Le méchant, comme c’est le cas dans beaucoup de tomes, est lisse : avide de pouvoir (ou d’argent) et prêt à tuer sans hésiter pour l’obtenir. Mais peu importe on ne lit pas Yoko Tsuno pour cet aspect, mais pour le dépaysement que les images procurent, grâce à des aventures variées et un souci du détail appréciable.