Avec ce sixième volume, Mignola atteint une nouvelle intensité. Le Ver conquérant a quelque chose d’archaïque et de prophétique : une plongée dans un imaginaire où l’horreur cosmique se mêle à la mythologie la plus ancienne. Chaque planche est un bloc de pierre gravé, chaque ombre pèse comme un présage.
Hellboy affronte ici moins un ennemi qu’un destin : celui d’un monde qui bascule dans le chaos, celui d’un héros dont la force brute s’entrechoque avec la fatalité. La grandeur de ce récit tient dans sa simplicité : des ruines, un monstre, un combat, et derrière, un souffle apocalyptique qui déborde la page.
Graphiquement, Mignola est au sommet de son art. Son encrage massif, ses aplats de noir, transforment la bande dessinée en une fresque presque liturgique. Peu de dialogues, beaucoup de silence : l’histoire se lit comme une légende sculptée dans l’ombre.
C’est un volume fort, percutant, qui condense tout ce qui fait la singularité de la série : un mélange d’épique, de grotesque et de tragique. S’il n’atteint pas la perfection absolue, il s’impose néanmoins comme l’un des sommets de l’univers Hellboy.
Résumé : Une fresque sombre et mythologique, où Hellboy affronte plus qu’un ennemi : une fatalité.
🐍 Un récit d’ombre et de pierre, tendu, puissant, qui confirme la force unique de l’univers de Mignola.