Fini le premier trade de We only find them when we are dead, que j'avais acheté il y a des plombes sans jamais le lire puisque j'étais dans une phase de bonne hype du taf de Al Ewing dont j'aime plusieurs boulots - la reprise de Contest of champions, les Ultimates avec leur aspect cosmique bien géré, ses new A, ses Guardians, son chouette You Are Deadpool que je recommande à toute personne ayant aimé un jour faire un Livre dont vous êtes le héros.


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On a affaire ici à une série de cosmique / space-opéra publiée chez Boom en 2020, dont le premier volume compile un arc introductif en cinq numéros qui atteint plus ou moins une forme de conclusion.


Dans le futur, une des sources importantes de revenus des corporations qui gèrent la vie économique consiste en l'exploitation de cadavres d'immenses dieux spatiaux (faisant penser aux Célestes), venus d'on ne sait où, dont les dépouilles sont disputées entre des escadrons de dépeceurs de l'espace plus ou moins encadrés par une autorité à la gâchette facile.


Le capitaine de l'un de ces vaisseaux de bouchers de l'espace, Georges Malik, s'engage dans une quête désespérée et renégate alors qu'il est obsédé par l'idée de rencontrer l'un de ces dieux encore vivants. Il est poursuivi par Richter, une capitaine de l'armée censée encadrer les récupérateurs, qui souhaite ardemment sa mort pour une raison qui sera dévoilée au long de cet arc.


C'est un livre très bizarre. Assez sous-écrit, il ne développe presque rien de plus que ce que j'ai déjà mentionné ici à grandes lignes, au bénéfice d'une intrigue qui n'est pas si lente que ça en soi mais qui progresse par grands sauts de puce en alternant pas mal de splash ou de double pages contemplatives sans chercher à ménager des transitions fluides dans l'histoire.


C'est un bouquin assez atmosphérique dont l'intérêt passe pas mal par le dessin numérique et très série animée nouvelle école dans l'esprit de Simone di Meo. Le livre se déroule pour l'essentiel dans le vide de l'espace et en cabines et les décors sont constamment sombres, pour créer un contraste sensible avec les appareils ou les corps des dieux qui projettent des lumières verte, violette, orange ou rouge dans un éclairage assez agressif qui rappelle surtout les explorations visuelles du cyberpunk.


Les personnages n'ont presque pas de contenu, ni de contenance, et le fil de l'intrigue se contente de cette opposition entre l'homme et la femme dont les enjeux ne seront livrés et dénoués dans la foulée qu'à la fin assez rapidement, sur fond d'un duel à l'ambiance très réussie par contre.


Ce n'est pas pour tout le monde - ne serait-ce que parce que le dessin entièrement numérique peine en général à convaincre l'amateur de comics globalement - mais je suis bien rentré dans cet étrange univers, sombre et allusif, qui peut éventuellement rappeler par certains aspects quelques planches de l'arc God Butcher de Thor.

S_Gauthier
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le 21 déc. 2022

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S_Gauthier

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