L'époque est passionnante, dramatique et hautement clivante, des familles se sont déchirées sur ce qu'on a appelé à l'époque "les évènements" d'Algérie.
L'intrigue en elle même est assez académique, avec le classique élément pertubateur (le capitaine Milan) qui rompt un équilibre (les trois autre gorilles) avant de s'intégrer dans le système bon an mal an après quelques péripéties dramatiques.
C'est plaisant à lire, les personnages son attachants avec par exemple un Santoni constamment sur la corde raide et j'ai franchement envie de connaitre la suite
Mais....
Il y a de sacrés anachronismes et de sacrées invraisemblances
- Le SAC qui existe en septembre 59, aie! Il y a trois mois d'avance sur le timing et on ne peut pas parler d'un projet en cours puisque par la suite la voisine de Milan déclare que tout le monde veut en être.
- Les soucis de santé de Debizet, re-aie! C'est au printemps 1960 qu'il sera contraint d'abandonner son bébé à cause de cela.
- Présenter Edgar Pisani comme un parfait abruti, imbu et raciste, là on touche à l'hérésie tant c'est l'antithèse de qui il fut doublé d'un anachronisme encore plus grand en le présentant ministre près de deux ans avant sa prise de fonction
- Quantico est ouvert de manière réduite aux étrangers, mais uniquement les policiers pour du perfectionnement surtout pas les militaires! Rajoutons que Milan major de promo ça fait cliché au possible!
Puisqu'on est dans les clichés... dans les années trente aucun Corse n'aurait nommé son gamin Mattéo... passons sur le Corse qui arrive les bras forcément chargé de charcuteries du l'Île comme première image de Santoni, la Corse c'est donc charcutaille, Mattéo Falcone et le gars qu'on va forcément envoyer frayer avec le milieu. Autre cliché encore, l'adepte du bourre pif est forcément un clone de Lino Ventura!
Bref c'est une bonne bédé, je la conseillerais volontiers, mais pour un enmerdeur comme moi (Corse et diplômé en histoire) y'a certains détails qui me hérissent un peu!