Récit mythique de l'univers Marvel du début de l'ère bénie des années 80, sa création, issue d'une "guerre secrète" marketing, confine presque à l'accident de parcours. Dans le bon sens du terme. Car c'est bien pour la firme qui souhaitait vendre des figurines que le premier mega cross-over de l'histoire du comic a été créé, rappelant au passage que le but de ces même comics a toujours été de vendre. A bon entendeur. Après ce premier apport direct et historique il faut bien constater que (re) lire ce tome en 2015 fait une impression quasi-Jules Vernesque. Explications : on y parle de se transporter jusqu'à une planète créée de toutes pièces (dont une banlieue de Denver !) par une entité faite de conscience et d'énergie quasi-ominipotentes, de la force de l'intention, des intentions, du sacrifice des gens simples aux profits des héros, des possibilités que son corps change (comme celui de Xavier) dans une autre dimension ou sur un autre plan. De la force de l'esprit pour faire simple. Maintenant que la programmation neuro-linguistique n'est plus une expression obscure et le quantique est à la mode, on peut dire que les auteurs, malgré les défauts de rythme et l'occasionnel manque de clarté, ont tapé en plein dans le mille.
Surtout si on prend en compte le destin de Fatalis, qui en prenant les pouvoirs du Beyonder, se débarrasse de son envie de conquête certes, mais ne peut en revanche se débarrasser de ses ennemis, car il en a peur et au final a besoin d'eux. Ils sont les deux fastes de la même pièce. Le pouvoir sans amour, inspiré par la Peur et l'envie de vengeance voire le manque d'acceptation (par rapport au sort de sa mère) ne peuvent conduire qu'à sa propre damnation.
Un hindou dirait qu'il est en pleine maya même avec la shakti qui croit avoir en lui …