Saignée à Sabledoray !

Voici donc le deuxième tome des Chroniques de Darkhell, nommée La Croisée sanglante ; toujours en se focalisant sur le passé du Sorcier Noir d'Alysia (en même temps, pourquoi on aurait changé le personnage principal ?). Nous retrouvons ainsi notre compagnie de magiciens déchus pour une nouvelle aventure, de plus en plus dangereuse sachant que les politiques des différents royaumes viennent menacer les Magicors.

Kogan et sa troupe fait route pour le royaume de Sabledoray, espérant trouver dans les bibliothèques secrètes du roi un moyen de défaire le lien qui enchaine Galen à l'épée Ténébris. Comptant sur une totale discrétion, la troupe ne s'attend pas à rencontrer une délégation de l'Ordre d'Arkanis.
Pas plus de spoil, comme à mon habitude.

Patrick Sobral nous offre un tome vraiment très intéressant où l'on découvre les politiques mouvantes concernant les Magicors, ceux qui possèdent des aptitudes à manipuler la magie ; et même quelques suppléments pas piquer des hannetons. Une tension plus que palpable, d'autant plus que l'Ordre d'Arkanis se permet de faire une petite halte dans la même cité que notre troupe de saltimbanques. Ce qui donne une intrigue fort agréable avec des enjeux bien plus impactants que pour le premier tome, d'autant plus que les rebondissements, notamment dans la dernières parties de la bande dessinée, s'enchainent vitesse grand v, apportant son lot de révélations, annonçant un troisième tome encore plus nerveux. La mise en avant du royaume de Sabledoray, que l'on avait pu observer partiellement dans deux-trois tomes, de sa culture et de son atmosphère a quelque chose de rafraichissant, avec cette inspiration assumée des pays arabiques, couplé aux références concernant le roi Salim (père de Halan), futur dirigeant de ce royaume, qui ont un certain charme tout en offrant encore plus de consistance au lore et de ce royaume, et de cet univers.
De ce fait, si les éléments lié au lore, comme précédemment déclaré, sont plus que satisfaisants, l'intrigue de ce tome est également à la hauteur, offrant une tension notable qui finit par amener un final spectaculaire, et décisif pour les prochains tomes - offrant une explication quant à certains "événements" de la série principale.

Pour les personnages, force est de constater qu'à contrario des autres tomes des diverses séries de Patrick Sobral, je n'ai pas souvenir d'avoir vu autant de personnages être introduits, ce qui donne un petit sentiment de perdition où l'on se doit de retenir qui est qui et avec qui il est affilié... Bref, on peut très vite être complètement perdu. Néanmoins, il est à noter que ces différentes figures n'en demeurent pas moins charismatique. Bien évidemment, nous avons toujours nos cinq personnages principaux, dont Kogan se trouve le plus étoffé dans ce tome (on en apprend plus sur lui que sur quiconque). De nombreux éléments sont également présentés concernant Cherylad - toujours aussi charmante - qui semble être le prochain personnage à être mis sur le devant de la scène. A propos de Galen (le futur Darkhell, pour ceux qui ne sont pas encore habitué), on en découvre toujours un peu plus sur lui et le lien qu'il partage désormais avec Ténébris, "comprenant" un peu plus les pouvoirs de cet artéfact. Voilà pour la troupe principale. Nous avons, bien évidemment, de nouveaux personnages dont quelques jaguarians (que l'on avait pu voir dans Ténébris) bénéficiant d'un peu plus de substances. On nous offre également quelques antagonistes en action, de quoi apporter une touche de piment au scénario.
De manière générale, à l'instar de la série principale, les personnages demeurent un excellent point.

Pour ce qui touche à la patte graphique, force est de constater que le travail de Orpheelin est toujours aussi pointilleux et sympathique, que ce soit pour les structures ou les personnages. Quand bien même on pourrait souligner que la transformation de Darkhell - celle que l'on peut apercevoir sur la couverture - semble un peu étrange.

La Croisade sanglante est un tome qui révèle un potentiel fort appréciable, couplé à un jeu politique rarement vu au sein des différentes séries de Patrick Sobral. Un divertissement que je recommande chaudement et qui saura régaler les passionnés de la première heure tout en laissant espérer un troisième tome à la hauteur de celui-ci.
Et n'oubliez pas que la Fantasy nous appartient !