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L'Île de Hôzuki
6.3
L'Île de Hôzuki

Manga de Kei Sanbe (2007)

Ou est l'horreur avec ses gestes pleins de charme ?

Le titre de ma recension est debile, mais c'est ce qui vient de me passer par la tete ?
Je vais commenter le manga en deux temps, une partie sans spoil et une partie cachee, mais comme j'ai un peu regarde une partie des autres avis et qu'en prime il y a la promo faite autour de ces quatre tomes, je vais tout de suite mettre les pieds dans le plat : on vous a menti en vous vendant ce manga comme horrifique, il ne l'est pas du tout. Plusieurs sont decus par la fin, et ils ont raison, mais mon ressenti de lecture est different.
Donc, il y a quatre tomes. Ils font environ 200 pages chacun ou un peu moins. Car ils n'ont pas exactement le meme nombre de pages et il est difficile de dire precisement le nombre de pages parce que la pagination n'est reportee que de temps en temps a cause des dessins qui font souvent tout le bas de la page ou a cause des bordure noires pour les rappels du passe. La fin du recit pour le premier tome est a la page 196, la fin du second pour le second est la page 152, la fin pour le tome 3 est page 180 avec un gros clifhanger, et pour le tome 4 la fin de toute L"ile de Hozuki est a la page 180 aussi. Mais, a chaque fin de volume, y compris pour le premier tome, on a droit a des bonus. Dans les quatre tomes, a des pages finales intitulees "Un quotidien insolite" ou l'auteur nous raconte en trois fois quatre pages et une fois six pages comment est ne l projet de ce manga et le sejour fait avec son equipe sur une ile du Japon pour se documenter et preparer le manga, ce qui reste interessant. Mais ce n'est pas tout. A la fin du tome 3, alors que nous sommes sur un gros clifhanger, on a droit a une histoire courte sur le passe d'un protagoniste Kuwadte collegien, histoire bonus qui fait 22 pages. Et a la fin du tome 4, apres le recit principal cette fois, on en a une autre sur un autre protagoniste, Yukino collegienne, en 19 pages. Ce sont des extras, ok cool. Juste que celui a la fin u tome 3 est un peu range bizarrement. Mais le plus etonnant, c'est l'histoire courte a la fin du tome 2 qui elle n'a rien a voir, pas meme de protagoniste en commun, avec le recit principal, cela s'intitule "La Pecheresse" et cela fait 26 pages que l'auteur denigre ensuite un peu dans son recit "quotidien insolite". Il est vrai que l'histoire est un peu expediee, mais elle avait de bons ingredients de fantastique et un personnage style et interessant en son heroine. En revanche, vu que le titre n'est pas mis en avant sur la premiere page, a la lecture, cela surprend un peu car la premiere page j'ai du realiser en la lisant qu'elle n'etait pas rattachee a ce qui precede.
Or, tous ces bonus ont une explication avec le dernier quotidien insolite du 4e tome. Le manga devait etre en trois tomes et comme cela a deborde il y a eu une reorganisation en quatre tomes avec ces petits bonus pour combler les tomes.
Rien a critiquer, si ce n'est la presentation confuse qui fait qu'on enchaine la lecture du manga avec ces recits bonus.
Passons maintenant a la critique du manga. Kei Sanbe dessine les memes tetes que dans Erased et on retrouve cette difficulte pour differencier certains personnages, notamment bien que l'un soit un homme et l'autre soit une femme on confond facilement la tete de Yukino et celle du heros principal Kokoro Suzuhara. Il y a deux trois moments ou je m'arrete pour etre sur du personnage que je dois identifier. Les dessins sont sympas mais surtout fonctionnels, je ne suis pas specialement admiratifs. Et ce probleme de comprehension de ce que je vois sur un dessin, je l'ai a deux ou trois moments pendant la lecture pour des choses vues ou des actions, mais rien de bien mechant. En revanche, j'ai ete surpris de decouvrir le versant plus obscene et ecchi du mangaka Kei Sanbe. Il n'y avait rien de tout cela dans Erased. La, les quatre premieres de couverture sont derisoirement sexuees. J'ai achete la serie parce que j'avais lu Erased, mais ces couvertures ecchi censees faire horrifiques mais qui ne sont meme pas flippantes, cela ne vend rien, c'est ridicule. Je prefere de tres loin les dessins plus inspires des quatrieme de couverture, meme celui qui est egalement sexue, car au moins cela rend mieux l'idee de ce qu'il y a dans les livres et c'est plus touchant, plus interessant. Il y a plusieurs dessins sexues dans le manga, notamment la croupe de Yukino vers le debut du second chapitre, mais pas seulement, et bien sur on decouvre tres vite que parmi les quatre enseignants il y a un homme pervers et c'est cela qui va justifier un grand nombre de scenes liees au viol et au voyeurisme dans le manga. On n'est pas vraiment dans du ecchi, mais quand on compare a Erased la difference est importante.
En ouvrant le premier tome, je ne me suis pas trop arrete a la fausse page de titre en couleur. En revanche, sur la page suivante, j'ai ete seduit par la page de sommaire. Sur un fond noir, on a les titres de chapitre ecrits en blanc avec un mot clef en rouge pour chaque chapitre. Le mot sommaire tout en majuscules est lui-meme en rouge, puis on a gauche de la page a la verticale une tige avec plusieurs de ces fruits les Hozuki, fruits rouges evidemment. J'ai beaucoup aime cette premiere page de sommaire. J'ai aussi beaucoup aime la double page de titre pour le chapitre 1. Rien de vraiment original, mais c'est efficace : on a l'ile dans les brumes et sous la pluie copieuse qu'on voit d'un point de vue en mer. L'ile est sombre, encre fort noire, le dessin de double page est tout gris et on a ce titre ironique "Une ile magnifique". En plus, la ligne d'horizon est en oblique, tout se renverse. Le debut du chapitre nous raconte un evenement qui ne vient que plus tard dans le manga, on se projette dans le futur de l'histoire, lors d'un moment dramatique, puis tout d'un coup fin des bordures noires pour les cases, on a le vrai debut de l'histoire quand par un beau jour Kokoro et sa petite soeur aveugle arrivent sur l'ile et justement on a un dessin a nouveau de l'ile vue depuis la mer, mais qui est flanque d'autres cases e bas de page.
On peut se demander si avec L'Attaque des Titans ce manga L'Ile de Hozuki n'a pas inspire les createurs de The Promised neverland, mais donc on a six orphelins sur une ile et Kokoro et sa soeur remplacent un septieme orphelin en prenant sa chambre, personnage egalement important qui a disparu et qui avait des liens avec les quatre autres orphelins. Il y a face a ces enfants quatre enseignants adultes, et personne d'autre. Au fur et a mesure, on apprend que ces orphelins ont tous des parcours difficiles. Kokoro et sa soeur aveugle ont ete abandonnes, mais psychologiquement les autres ont l'air d'etre tous assez atteints, et au passage on se demande pourquoi Kokoro et sa soeur pas du tout. En effet, on a un boulimique par detresse psychologique, une fille qui ne parle plus parce qu'elle etait battue, un mythomane et un garcon intelligent qui a survecu au suicide de sa mere en voiture. On apprendra que c'est les assurances-vies liees aux gosses qui permet de faire tourner l'ecole. Il s'agit aussi d'ecole pour permettre une reinsertion sociale. C'est un peu pour cela qu'on peut regretter que le heros Kokoro et sa soeur ne soient pas presentes eux aussi avec des problemes psychologiques aggraves.
Apres, dans les moments d'action, j'ai aussi beaucoup aime quand l'auteur passe d'un ersonnage a un autre et joue sur une fausse liaison entre les scenes. Une fille crie, page suivante le heros aussi, mais ce n'est pas pour la meme raison, mais on prend le temps de le comprendre. Le manga joue evidemment avec les clifhangers, on peut en avoir en fin de tome ou en fin de chapitre, mais l'auteur joue aussi a abandonner un personnage au beau milieu du clifhanger pour revenir sur un autre personnage et nous obliger du coup a patienter avant d'avoir la suite de ce qui arrive a un personnage. Ce que j'ai aime aussi, c'est l'enchainement rapide de dessins ou l'action s'emballe et il se passe quelque chose qui surprend notre attente. Le mechant attrape le heros, mais page suivante une action surprenante s'enchaine. On aurait pu avoir un suspense. Le mechant est la, puis on a quelques cases ou nos heros se sentent pris et cherchent comment s'en sortir. Normalement, c'est ce qu'on attend. La, non ! Le mechant est la, mais c'est une action importante qui s'enchaine, un truc qui surprend tout le monde, le mechant lui-meme, le lecteur, etc.
C'est un excellent manga pour le suspense et pour l'immersion avec les personnages. En revanche, l'horrifique, je ne l'ai pas vu. J'ai lu le premier tome, je me suis dit que l'horrifique n'etait pas encore la. En lisant le deuxieme tome, j'ai compris que ce ne serait jamais vraiment horrifique, ce n'est meme pas un mange d'epouvante. Il y a des surprises, des evenements un peu durs, mais c'est loin d'etre de l'epouvante et de l'horrifique. L'histoire a un caractere bon enfant tout du long.
Il est temps malheureusement de passer a la partie spoiler sous un cache, car j'ai d'autres critiques a emettre, mais elles ne peuvent se faire sans evoquer la conception d'ensemble du recit.
Ce manga n'est pas d'epouvante, il a meme un fort cote bon enfant. Mais l'histoire est prenante. Les personnages assez simples sont attachants, et il y a un excellent manga a suspense avec une intrigue un peu echevelee. Dans la partie spoiler, je vais critiquer les limites de cette construction de l'intrigue, parler de la fin aussi et je vais dire pourquoi malgre les points positifis nous sommes loin d'une oeuvre digne de Erased.


Bien que le suspense soit au rendez-vous, le manga a un enorme defaut de conception. Des le debut, on comprend que la nouvelle enseignante Yukino est innocente, puisque c'est par elle que nous apprenons le passe des differents orphelins. Le manga aurait du mettre en place un dispositif pour que le lecteur la suspecte. Moi, a ma lecture, j'ai tout de suite compris que les enfants se trompaient sur elle, et cela est reste tout le temps de la lecture. C'est une evidence du debut a la fin, et j'ai bien sur beaucoup regrette que ne soit pas creusee l'idee d'enfants qui analysent mal la realite. On a au debut assez grossierement l'info qu'un est un mythomane, ce qui justement prepare trop nettement le lecteur a se mefier des interpretations des enfants, mais en sens inverse on n'a jamais de petits trucs sur les troubles de perception de la realite de Kokoro, ni meme du garcon avec son QI a 150, ni meme de la fille silencieuse Hatsune. On a a peine un soupcon de cela avec les reactions de la fille aveugle qui dit quand elle percoit un mensonge, alors que pour les enfants il y a plusieurs mensonges et plusieurs menteurs. Mais cela reste tres sous-exploite. Egalement. Kokoro a un comportement tres problematique quand il abandonne Yukino dans la cuve, un comportement bien peu convaincant qui fait facilite scenaristique.
L'autre grand probleme, c'est le personnage du pervers. On apprend tres vite et tres crument que c'est un pervers. C'est a cause de lui en grand epartie que les enfants vont se sentir en danger mortel, et c'est a cause de lui qu'on sait qu'il y a bien un meurtrier potentiel sur l'ile. Il y a un truc subtil dans cette creation dans la mesure ou le manga joue sur le fait qu'il y a plein d'elements troublants mais a aucun moment les enfants ne vont faire ce raisonnement de se dire qu'un monstre suffit. D'emblee, tous les adultes sont capables avec un peu de doute du cote de Yukino au depart. Evidemment, le seul etre malsain, c'est le pervers. Le probleme, c'est qu'en revanche il est d'emblee identifie comme pervers et comme moi j'ai tout de suite envisage que les enfants se trompaient, ben du coup j'avais le meurtrier et en face je comprenais qu'il y avait trois adultes qui seraient faciles a innocenter a la fin. C'etait facile d'innocenter Usui et Yukino. Pour le directeur, il n'y avait pas d'elements en charge, mais quand il est defigure je l'ai trouve anormalement indulgent pour un innocent, mais j'avais deja trop d'indices qu'on allait arriver a une histoire ou tout allait se demystifier, ou les enfants avaient vraiment cru n'importe quoi. Mais du coup ma lecture des quatre tomes n'a pas ete la fin pour avoir une impression decevante. J'ai tres tot senti la direction que cela prenait et je ne trouvais pas cela genial.
Evidemment, malgre cela, je ne comprenais pas tout, car il y avait l'element de fantastique avec les interventions de la fille comme un fantome. Certes, je comprenais qu'elle pouvait ne pas exister, mais il y avait aussi les histoires sur sa voix et surtout la chambre aux inscriptions. En fait, je n'ai pas aime a la fin du manga d'avoir une explication bidon sur les crises de somnambulisme de Shu. Je trouve qu'a la fin du manga il y a d'un cote des elements de resolution qui sont donnes a la fin mais qui font corps avec le suspense de tout ce qu'on a lu. Par exemple, on peut comprendre le coup de l'echelle retournee, le fait que le pervers est mis en danger a cause de ses agissements sur Yukino et Hatsune et qu'on a du coup un meurtrier qui prend des decisions en voyant les delires paranoiaques des gosses. D'ailleurs, le meurtre d'Usui, des qu'il est la, le lecteur se dit, mais il a ete tue et cela ne peut pas etre parce que les adultes sont contre les enfants, il y a une autre raison, et cela les enfants ne s'interrogeront jamais la-dessus, et ils se tromperont du coup lourdement. D'ailleurs, il y a un innocent victime de la paranoia des gosses, c'est le directeur. Mais la fin du manga nous sorts des trucs un peu puants. Certes, le chien, on a des infos et des dialogues tellement gros qu'on comprend que c'est lui qui renverse les gens qui portent une arme, meme si on ne comprend pas pourquoi. Mais ce truc du chien partout, qui justifie plein de scenes decisives et une confusion ave le fantome au moins, c'est pas top quand meme. Puis, et on s'y attendait, les deux autres enfants pretendument morts, qui ne le sont pas, qui reviennent avec un excellent timing a la fin de l'action, pas meme pour la resoudre, juste histoire d'etre presents. c'etait un peu de l'ecriture de manga a l'arrache. Il y avait d'autres elements de la resolution qui faisaient un peu : ne vous inquietez pas, je vous ai fait un mystere sur 700 pages mais a la fin je vous bidouille un truc et tout baigne. Et le plus gros echec c'est le renoncement au fantastique du fantome pour des explications "rationnelles" qui n'en sont pas. Effectivement, c'etait decevant. J'ai passe un bon moment, mais on en restera la pour ce qui etait de l'interet de cette intrigue.

davidson
6
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le 22 avr. 2020

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davidson

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