Litchi Hikari Club par Gatcha

Encore enfants, quelques jeunes écoliers se sont unis afin de former le Hikari Club. Au départ simple idée pour se réunir entre amis, tout a commencé à dérailler avec l’arriver de celui qui prendra le nom de Zéra. Au fil des ans, le Club a vu se développer une idéologie où les membres devaient incarner le renouveau du monde et la recherche de la beauté. Devenus lycéens, ses fondateurs ont mis en œuvre un projet titanesque, symbolisé par la création d’un robot, Litchi, du nom des fruits qui lui fournissent son énergie. Zéra et ses acolytes l’envoient alors chercher la plus belle jeune fille possible, une tâche dont il s’acquitte rapidement. Mais l’intrusion de la jolie Kanon va faire imploser le Club en semant mort et douleur…
Inspiré d’une pièce de théâtre pour le moins subversive, ce manga très particulier n’est pas recommandé aux plus jeunes. Souvent gore, il est aussi empreint d’une sexualité explicite ou latente omniprésente. Usamaru Furuya n’hésite pas à aller très loin dans les thèmes évoqués – fascisme, homosexualité, torture, religion – quitte à provoquer malaise ou dégout. Son trait fin et précis contraste d’ailleurs avec cette ambiance malsaine et provocatrice. Autant dire que la lecture de ce monument de plus de 300 pages n’est pas facile et nécessite un certain recul pour ne pas tomber dans le rejet total. Ce qui serait dommage tant cet album, unique par son ton, condamne violemment toutes les dérives idéologiques passées et présentes. Bien que caricaturale, l’histoire reste une métaphore saisissante des sectes.
Intense, violent et malsain, un manga direct et réaliste qui prend aux tripes.