Bon, autant avouer ma nullité en musique de suite : je n'avais jamais entendu parler de Robert Johnson. Je n'ai aucune idée de quelle musique il faisait. Et pire, je ne connaissais pas non plus le duo qui est à l'origine de cet ouvrage splendide. Et si ma librairie locale n'avait pas organisé de séance de dédicace, je serais probablement encore dans l'état d'ignorance qui me caractérise. Heureusement, les astres m'ont été favorables et ont mis sur ma route ce magnifique objet : le format, la couverture, les planches, le tissus du dos, le grain du papier, tout est un enchantement. Glénat y a mis du cœur, ça se voit. Et Mezzo a su tirer du noir et blanc une matière envoûtante, que certains ont comparé à de la lithogravure. Je l'ai vu dessiner, avec un feutre-pinceau, en prenant son temps, sans s'appuyer sur la moindre ligne de crayon antérieure, et je range ce souvenir dans les moments graphiques précieux. En plus, il est de conversation agréable, et son scénariste joue du blues entre deux signatures... autant dire que leur ouvrage s'est ouvert grâce à eux une voie royale dans mon palmarès de l'année. Je ne peux que vous conseiller de vous laisser tenter...