Du charme du caca sur la montagne ou Philosophie de la liberté

Petit manga qui paye pas de mine, avec ses dessins assez simples, sa couverture pas vraiment racoleuse, et pourtant le charme opère. On voit un type galérer sur sa montagne et bizarrement, ça me donnerait presque envie de venir galérer avec lui.


Pour résumer le livre en une ligne : Un mangaka bedonnant choisi de prendre un congé pour construire une maison sur une montagne, au milieu de rien. Sauf qu'il ne s'agit pas de fiction mais d'un témoignage de l'auteur.


Là où c'est super bien fichu, c'est que ce manga n'est pas une ode à la nature. Vous n'aurez pas le droit à des magnifiques plans de montagne mais vous aurez des dessins de machines et outils pour le couper le bois. Vous n'aurez pas non plus la poésie miyazakienne ou londonienne du charme sauvage, mais vous aurez des blagues sur le fait de faire caca en pleine nature. Non seulement je trouve ça un peu culotté, mais en plus assez original. Et là, je béni Akata, parce que c'est une super maison d'édition.


En fait, il s'agit même plutôt d'un manga réaliste touchant presque au documentaire, s'il n'y avait pas cet humour en permanence. Une fois que vous aurez fini ce tome 1, vous saurez à peu près comment construire une cabane au milieu de rien, de quoi vous avez besoin, combien ça va vous coûter, combien de temps ça devrait prendre. Il y a même des photos entre les chapitres ! Pourtant, les explications ne deviennent jamais lourdes, elles s’éclipsent discrètement derrière une blague ou par le biais d'un astérisque.


Pour finir, ya un petit côté développement personnel et feel good : le message de tout ça, c'est que vous pouvez devenir ce que voulez tant que vous y mettez les moyens. "Les choses que l'on possède finissent par nous posséder". C'est aussi toute une vision de la liberté par le travail de ses mains, par la production de quelque chose qui fait sens, par l'acquisition des techniques humaines, bref de ce qui fait de nous des hommes. La liberté selon ce livre, c'est aussi la communion avec la nature, manger des champignons qui ont poussé suite à la fertilisation du caca que l'on a engendré.


En bref, ça casse pas trois pattes a un canard, ça ne m'a jamais arraché qu'un demi sourire, mais c'est rafraichissant, léger, on apprend plein de choses, le ton est bon enfant et volontairement naïf et ça fonctionne plutôt bien.

Fictifalcyone
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 23 août 2017

Critique lue 299 fois

3 j'aime

Fictifalcyone

Écrit par

Critique lue 299 fois

3

Du même critique

Valérian et la Cité des mille planètes
Fictifalcyone
5

De la mauvaise SF, deux ados attardés, mais un bon divertissement pour l'été

J'ai vu Valerian sans a priori, sans avoir lu la BD, en appréciant Besson sans l'aduler. Verdict : C'était très joli, j'ai eu une vrai joie d'enfant devant tous ces extra-terrestres et les planètes...

le 6 août 2017

24 j'aime

11

Pokémon Épée
Fictifalcyone
7

Immersif, magnifique, mais le gamer en moi a un peu honte d'aimer autant

Pas facile de noter ce nouvel opus, car c'est presque comme noter ce qu'on pense de l'évolution du jeu vidéo. Je fais cette petite critique à chaud, encore au début du jeu, qui sera peut-être amené à...

le 21 nov. 2019

9 j'aime

1

Notre vie dans les forêts
Fictifalcyone
9

Marie n'a pas fait son roman à Moitié

Roman de douce science-fiction - celle que vous pouvez faire lire à votre ami qui dit ne pas aimer ça - qui traite à peu près toutes les problématiques d'aujourd'hui, des extra-riches qui concentrent...

le 27 juil. 2017

7 j'aime

1