le 6 févr. 2013
Un éclat pour adieu
A sa sortie, après lecture, je me rappelle parfaitement m'être dit que Tome et Janry signaient peut-être bien leur arrêt de mort avec cet album...ambivalence d'un sentiment jubilatoire déclenché par...
BD franco-belge de Philippe Vandevelde (Tome) et Janry (1998)
Machine qui rêve ou comment se chercher une raison de vivre quand on n'en a pas.
Tout commence avec une soirée pépère entre Spirou et Fantasio qui, après avoir regardé un film, discutent tranquillement comme ils se sont souvent parlé de manière légère dans les autres aventures. Sauf que, malgré cette ambiance souvent vue dans d'autres albums, quelque chose ne va pas: les pages sont noires, les deux héros se demandent pourquoi on ne appelle jamais par leurs prénoms, Seccotine affirme que son vrai prénom est Sophie, Spip n'a aucune bulle où on voit ses pensées et se comporte comme un vrai animal...Mais surtout, les dessins n'ont en rien le côté irréaliste limite cartoon qu'on retrouve chez tous les auteurs de Spirou et Fantasio.
Comme pour nous dire que le clone du célèbre journaliste roux que nous suivons sans le savoir une fois le vrai Spirou mis sur la touche est, en réalité, un enfant abandonné sans espoir et sans but ne pouvant vivre qu'à travers un autre ou, pire encore, à travers son imagination.
Quand même ses proches veulent le ramener à la réalité, ils voient en eux des ennemis le sadisant et ne voulant que sa destruction. Y compris ceux censés être ses amis comme Fantasio ou Seccotine/Sophie alors qu'ils sont les amis du supposé autre Spirou le clone niant que l'autre, c'est lui.
Le clone de Spirou est-il donc un reflet du lecteur? Lecteur ayant toujours rêvé d'être le vrai Spirou, de vivre des aventures et de mettre de sinistres individus hors d'état de nuire? Mais le lecteur ne peut être que lui-même et l'album nous confronte cruauté du monde représentée à travers le clonage représentant les vrais abus de la science diverses expériences de clonage animal ayant été fait durant l'écriture de l'album.
Ainsi, on ne montre que vouloir tenter de vivre des aventures peut mener à la mort à n'importe quel moment. Le seul moyen de rester en vie, c'est d'être soi-même ou d'accepter sa propre existence et se trouver une vraie raison d'exister au lieu de vivre à travers les autres; ou plutôt à travers un rêve inatteignable.
Le but de Machine qui rêve, contrairement à ce que beaucoup imaginent, n'est pas de montrer le clonage comme une chose monstrueuse, n'étant au final qu'une toile de fond, mais de montrer qu'il faut savoir faire la différence entre imaginaire et réalité. La confrontation entre le clone et le vrai Spirou racontée du point de vue du clone détache le lecteur du journaliste comme si ce dernier disait au lecteur "N'essaie pas d'être moi. Je n'existe pas, je ne suis qu'un objet de divertissement. Toi, tu existes alors profite de ton existence tant que tu le peux."
Le clone se trouve alors une autre raison d'être Spirou en menant son existence de son côté avec Sophie, symbolisant sa raison de vivre dans la réalité, tandis que le vrai Spirou continue ses aventures dans son univers détaché de la réalité. Le tout dans la seule page blanche de l'histoire pour nous montrer que la vie soi-disant banale peut être, en réalité, une existence heureuse où l'on peut vivre des plaisirs simples de la vie et avoir de l'attention pour les gens que nous aimons.
Mais il arrive que beaucoup soient sourds aux messages essentiels sur la vie. En effet, Machine qui rêve a été violemment rejeté à sa sortie au point qu'il a été déclaré "non-canonique" bien qu'il gardât le droit d'être sur les quatrièmes de couvertures de chaque albums de Spirou et Fantasio depuis Franqui. Et même s'il a sa communauté de fans aujourd'hui, beaucoup le boudent encore car veulent du Spirou et non pas une oeuvre avec un propos s'adressant directement à eux. Ainsi, le plus souvent, ils préfèrent zapper Machine qui rêve soit pour ne plus lire d'aventures de Spirou et Fantasio du tout, soit pour passer directement à l'ère suivante: Morvan et Munuera étant revenus à l'apparence du Spirou de base. Enfin, seulement l'apparence. Mais ça, nous en parlerons plus tard.
C'est sur cet album que s'acheva le Deuxième Âge d'or de Spirou et Fantasio Tome et Janry ayant signés la fin de leur ère après avoir compris trop tard que que ce soit les éditeurs ou les lecteurs, aucun n'était prêt pour de la nouveauté.
C'est triste.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Spirou et Fantasio et Les meilleurs albums de Spirou
Créée
le 4 oct. 2023
Critique lue 44 fois
le 6 févr. 2013
A sa sortie, après lecture, je me rappelle parfaitement m'être dit que Tome et Janry signaient peut-être bien leur arrêt de mort avec cet album...ambivalence d'un sentiment jubilatoire déclenché par...
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