L'auteur, qui a passé son enfance dans l'Ardèche (dont les fleuves se jettent dans la Méditerranée) et ses vacances d'été à la Grande-Motte, interroge son rapport à notre mer du Sud. Il part à la rencontre d'historiens, d'un journaliste, d'un socio-linguiste, de chanteuses, car il recherche de ce qui définit la Méditerranée et les terres qui l'entourent, et ce qui pourrait rassembler les peuples qui y vivent. Est-ce qu'au moins l'alimentation, la musique, un mélange d'indolence et de nonchalance, nous rassemblent ?
Parallèlement à cette enquête ludique, menée par un "privilégié" (car nous, Français, pouvons nous déplacer presque partout), Aurel nous raconte le parcours cauchemardesque d'un migrant éthiopien et de sa sœur, qui veulent rejoindre l'Angleterre.
En effet, le point de départ de la BD a été la remarque que Guillem Pérez Jordá, historien et archéologue, a fait à l'auteur : "Les routes que suivent ces pauvres gens [sont les mêmes routes que celles] de l'expansion de l'agriculture il y a dix mille ans."
Un très beau tour d'horizon, érudit, amusant et grave, multidimensionnel, d'un espace qui a été le "berceau de l'agriculture, des alphabets, des trois grandes religions monothéistes". Une mer présente, encore aujourd'hui, dans l'actualité la plus brûlante.