Dès ses premières pages, Miracleman s’impose comme une rupture. Alan Moore reprend les codes d’un super-héros presque oublié et les renverse un à un : derrière le masque coloré, il fait surgir la chair, la violence et l’angoisse d’exister dans un monde qui n’a plus rien d’innocent.
Ce n’est pas seulement une histoire de super-pouvoirs : c’est une méditation sur ce qu’ils signifient réellement. L’euphorie de la transformation se mêle à l’effroi, l’ivresse de la puissance devient une réflexion sur la responsabilité, le contrôle et la perte d’humanité.
Le dessin de Garry Leach et d’Alan Davis, d’une clarté classique, agit comme un contrepoint. Cette sobriété visuelle rend encore plus brutale l’irruption du malaise et de la cruauté. On bascule d’une imagerie presque enfantine à une noirceur adulte, et ce contraste donne toute sa force au récit.
Certains passages paraissent marqués par leur époque, mais l’ensemble conserve une puissance intemporelle. Miracleman reste une œuvre fondatrice, à la fois brutale et intelligente, qui continue d’inspirer et d’interroger plus de trente ans après sa publication.
Résumé : Une relecture sombre et radicale du super-héros, entre puissance, effroi et réflexion sur l’humanité.
⚡ Une œuvre charnière, toujours dérangeante et fascinante, qui a redéfini le mythe héroïque.