Naruto Uzumaki !! - Naruto, tome 1 par Christine Deschamps

La curiosité est vraiment un vilain défaut. Elle m'aura menée à d'innombrables pensums de lecture, mais je me couche souvent moins bête que la veille. Depuis le temps que j'entendais mes Padawans parler de cette série, ou que je les voyais porter des chemises avec des motifs tirés de son graphisme, il fallait que j'en aie le cœur net. J'ai piqué le tome 1 sur l'étagère de l'un d'entre eux (merci, Flo!) et j'ai tourné les pages jusqu'au bout de la nuit, luttant contre le sommeil pour me rapprocher un peu d'une génération dont je ne maîtrise pas du tout les références alors qu'elle connaît les miennes par cœur. Louable intention, me direz-vous, mais un peu vaine quand même, car j'ai refermé le petit volume pleine de perplexité. Bon, j'ai bien vu que ça ne s'adressait pas à ma tranche d'âge, je ne suis pas complètement bouchée. Mais d'autres œuvres iconiques des plus jeunes m'ont semblé moins inaccessibles. J'ai retrouvé ici des écueils psychologiques qui m'intriguent souvent en matière d'humour nippon : la très grande place accordée à l'embarras (une émotion assez rare dans notre belle jeunesse française, assez effrontée pour ne jamais douter du bienfondé de son ressenti... et paf, les jeunes, prenez ça en passant...) ou une capacité à l'empathie qui me semble elle aussi assez sous-développée chez les spécimens que j'ai la chance de pouvoir observer autour de moi (sauf mes Padawans, qui sont des pâtes). Bref, je trouve étonnant que ces histoires aient tant de succès et finalement si peu d'écho dans le développement psychologique de leurs lecteurs. Peut-être que c'est le temps d'infusion qui trouble mon jugement, on verra sur le long terme, je serai certainement agréablement surprise. De manière plus concrète, je peux quand même remarquer combien les ellipses dans la narration, notamment au cours des combats, rendent le déchiffrage compliqué. Pour ne rien dire des onomatopées traduites à la serpette et des caractères japonais qui troublent encore davantage la lecture parce que personne n'a pris la peine de retoucher la vignette pour les virer. A maintes reprises, j'ai dû remonter à la page précédente pour tenter de comprendre les enjeux qui m'échappaient, et la moitié du temps, j'ai dû reprendre où j'en étais sans avoir éclairci le moindre mystère. Comment untel a-t-il été mis KO, comment l'autre se retrouve ficelé, pourquoi le troisième saigne et la quatrième rit, j'avoue que tout cela était bien opaque. Mais bon, je suis arrivée au bout du tome 1, pas si mal pour une aïeule, sans grande motivation pour continuer la série, faut pas pousser.