Deux couleurs qui s’attirent et qui resteront a toujours gravé dans la mémoire du lecteur.
Publié aux éditions l’Association entre 2000 et 2003, « Persepolis » est une bande dessinée, de quatre volumes, écrit ainsi que dessiné en noir et blanc. Réalisé par Marjane et Satrapi Vincent Paronnaud, sortit en 2007. L’auteure s’est lancée dans une autobiographie, qui retrace la vie d’une petite fille jusqu’à ce qu’elle devienne une jeune femme mature.
En 1978, Marjane avait huit ans lorsqu’elle songeait à devenir un prophète savant. A la fin des années 1870, l’Iran est dirigé par un roi, Shah, qui n’hésitait pas à tuer les opposants. Ce dernier abdiqua, car le peuple s’était soulevé pour le renverser. Du jour au lendemain, le porte du voile est devenu désormais une obligation pour toutes les filles et « les commissaires de la révolution » contrôlent les tenues et les comportements. La maison voisine de Marjane a été bombardé et les morts s’entassaient. La famille de cette dernière était donc en danger à cause de cette atroce guerre et Marjane aussi jusqu’au jour où ces parents ont décidé de l’envoyé à Vienne, en Autriche, afin d’échapper à la mort. Cette jeune persane se trouve maintenant en Europe, à quatorze ans, où elle ne comprend pas la langue. Un nouveau monde s’ouvre à elle : les drogues, la liberté, la solitude et ses premières grandes amours. Après une dépression, elle se retrouve dans la rue puis elle finit à l’hôpital à cause d’une bronchite. À dix-huit ans elle retrouve sa famille en Iran et se marie puis ce divorce et elle finit sa vie en France.
Le graphisme minimaliste est en noir et blanc, cela convient parfaitement à cette autobiographie, car le narrateur est un enfant de huit ans et cette simplicité décrit la naïveté et la franchise d’un enfant ainsi que le fait de voir en noir et blanc puisque les petits ne voient pas toujours les choses comment elles sont. A travers cette bande dessinée, le lecteur retrace la vie d’une jeune fille innocente, intelligente, naïve et franche qui a vécu la guerre et qui a vécu toute seule à partir de 14 ans dans un pays qui lui était inconnu. Je ne pense pas que beaucoup de jeunes auraient eu ni le courage de Marjane, ni la bravoure d’écrire une pareille bande dessinée après ce qu’elle a enduré.
Je trouve que le type de récit se rapproche de la bande dessinée Maus, d’Art Spiegelman. « Persepolis » est une bande dessinée très émouvante ainsi que touchante. Le lecteur découvre concrètement la manière de laquelle on vit dans une situation de guerre, en tant que jeune femme, qui a vécu ce genre de situation cruciale dans son pays, mais qui habitait lors de son adolescence en Europe pour finalement y retourner. Cette autobiographie est autant exceptionnelle que Marjane en personne.