le 16 mai 2012
Energie
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Smile et Peko jouent au ping pong depuis l’enfance et s’apprêtent à disputer le championnat japonais des lycéens. Peko, « friandise », est agité, impulsif et bon vivant. Smile ne sourit jamais, comme un robot.
Taiyo Matsumoto propose sa version du manga de sport, avec l’obligée rivalité entre les deux protagonistes, qui remplissent bien sûr les archétypes du bosseur et du génie. Mais il les pervertit, en rendant le génie, pourtant machinal en apparence, trop humain. Et le bosseur ne le devient que tardivement.
Un casting de personnages plutôt réduit : la fameuse école d’élite illustrée par des costauds aux crânes rasés, un élève étranger issu du pays d’où proviennent les grands champions (la Chine) pour les adversaires, et les entraineurs des deux héros. Les autres personnages ne seront qu’esquissés, Matsumoto concentrant l’intégralité du récit sur ceux qui sont vraiment essentiels. Pas de faux suspense avec des présentations détaillées d’adversaires vaincus en moins d’une page : on sait quels affrontements compteront vraiment, et pourquoi. On comprend très vite quelle philosophie de vie ils incarnent, et pourquoi ils jouent au ping pong : pour eux, pour leur équipe, par amitié ou pour la gloire.
Le trait de Matsumoto magnifie ce sport et dramaturgise très bien chaque coup, chaque trait blanc qui s’écrase du côté adverse ou percute perpendiculairement une raquette pour signifier un point perdu. Les variations du dessin, poussant jusqu’à des esquisses hachurées aux formes simplifiées ou des représentations très détaillées des visages en gros plan, épousent la narration et donnent énormément de rythme et d’expression aux personnages comme aux joutes en général.
Le début est un peu laborieux et flottant, avec beaucoup de personnages déversés et un enjeu qui semble lointain. Matsumoto prend le temps de développer ses protagonistes et d’esquisser la dramaturgie classique du genre : un potentiel spécial, un espoir, une première défaite majeure et la préparation pour la revanche, pour le tournoi suivant.
Pour mieux le pervertir à la fin, en prenant le lecteur à contre-pied, en le privant du climax annoncé depuis le début. En faisant perdre le génie, pas seulement parce que le « héros » se sera surpassé, mais parce qu’il n’a jamais vraiment voulu être le meilleur. Parce qu’il voulait se sauver de celui qu’il aurait pu être, s’il avait gagné.
Au final, un manga brillant, qui respecte presque tous les codes de son genre tout en les tordant de l’intérieur, avec des trajectoires logiques mais douces-amères, et des personnages tous écrits avec nuance.
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Créée
il y a 5 jours
Critique lue 3 fois
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