Hum... je suis souvent passé devant cette BD. le dessin était pas trop engageant, et les couvertures donnaient le ton : 2 bonasses qui exploitent leur "amie" souffre douleur. Bon, ok. Et...?
Et bien, j'ai lu quelques critiques sur SC qui m'ont donné envie d'aller au delà de mes préjugés. Et j'ai eu raison !
Les nombrils, c'est déjà une série qui parle de... nombrilisme (bravo cap'tain obvious) mais là... c'est puissance 1000, en ultra assumé. Et... c'est poussé à l'absurde, à la cruauté gratuite, avec une sorte d'ultra matérialisme, dans une relation d'amitié toxique. Certaines phrases de personnages... sont carrément abusées, tellement ça va loin. On se dit "non, ils ont pas osé quand même..." ben si. Et au final, même si cette BD est bourrée de clichés... et bien, ceux ci sont bien utilisés. Quand on voit le "moche boutonneux" qui est ultra cynique et faussement suicidaire... ben c'est un parfait exemple. Non, le mec moche n'a pas forcément "une belle âme" et peut être un vrai salaud. Ou le fameux john - john qui garde tout le temps son casque... gag récurrent, mais bien efficace. Certains sujets quand même assez violents, genre persécutions, alcoolisme, relations toxiques, superficialité et cynisme hardcore, sont traités... de façon simple, sans catastrophisme.
On peut s'enfoncer dans les clichés et faire un truc bien nul (coucou les blondes, les pompiers, les fonctionnaires, etc...) ou alors, les utiliser intelligemment pour les faire évoluer et les dépasser.... et cette bd y arrive avec brio.
Et surtout... c'est drôle. TRES drôle. Pas les gags mignons de bd bienpensantes. Un rire du genre "bon sang, c'est abusé... mais c'est drôle".
Vivement la suite !
EDIT :
Après lecture des tomes 3 (et la suite) la BD gagne en maturité et suit une trame principale. Les gags sont toujours pages par pages mais servent à rythmer l'histoire principale. Les thèmes abordés sont toujours aussi passionnants, mais la BD devient que plus sombre (exemple typique : la mère de Vicky qui dit à sa fille : "si tu avais embrassé cette sale gouine soit sûre que je ne t'adresserais plus jamais la parole" ) on s'attend pas spécialement à trouver le sujet de l'homosexualité abordé aussi frontalement. Et... c'est heureux !
Les auteurs respectent profondément leurs lecteurs-rices en leur proposant un contenu diversifié, sérieux, profond. On est loin de la BD banale pour ado.
Très prometteur.

mesmer
7
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le 7 déc. 2018

Critique lue 276 fois

mesmer

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