Un pur régal. Voilà comment résumer cette première plongée dans le papier d’un univers qu’on connaissait surtout par le son et l’imaginaire : Naheulbeuk. Ici, la BD réussit l’impossible : capter l’essence de ce donjon bancal, loufoque et déjanté, tout en lui offrant une nouvelle dimension visuelle absolument jubilatoire.
Chaque page transpire l’amour du jeu de rôle, avec son humour potache mais savamment calibré, ses punchlines qui claquent comme des sorts de niveau 1 mal maîtrisés, et surtout cette galerie de bras cassés qui forment la plus improbable des compagnies d’aventuriers. On rit, on sourit, on lève les yeux au ciel devant leur bêtise, mais au fond on les adore — parce qu’ils nous rappellent toutes ces parties de JDR où rien ne se passe comme prévu.
Graphiquement, c’est une réussite totale. Les personnages prennent vie avec un design à la fois cartoon et détaillé, les décors explosent de références geek et la mise en scène accentue encore le décalage entre l’épique et le ridicule. Là où beaucoup d’adaptations de formats cultes perdent en énergie, ici ça déborde. Le rythme est soutenu, chaque case est une petite pépite de dérision visuelle.
Le plus beau, c’est que la BD ne trahit jamais son matériau d’origine. Elle ne cherche pas à le lisser ou à le rendre plus « grand public » : elle assume le côté absurde, le pipi-caca subtil, les blagues de mauvais goût qui, paradoxalement, sont devenues de l’or geek. On est dans un hommage total à l’esprit Donjon & Dragons, mais passé à la moulinette d’un humour à la française qui se rit des codes tout en les respectant.
Bref : un must-have. Que vous soyez vieux fan de la saga audio ou simple curieux du JDR parodique, Première Saison, Partie 1 est une promesse tenue et un pur plaisir de lecture.
En un seul mot pour finir : FONCEZ ! Et merci John (oui ça fait 4 et alors ?)