Pépé et la mouche tsé-tsé

L'exemplaire que j'ai en mains (de 1992, je le rappelle) portait en angle une réclame "Gagne 5 pin's exclusifs !" Voir à l'intérieur...
J'y ai regardé : j'ai rien trouvé ! Vingt sept ans après, que sont devenus tous ces pins dont certains valaient des fortunes ? Même chose pour les skate-board dont rêve Cédric : leurs utilisateurs d'alors sont aujourd'hui eux-même parents et se souviennent de toutes les plaies, bosses et autres fractures que ça leur a valu !
Je ne sais combien vaut ce numéro 5 à la côte des BD d'occasion, mais c'est un régal ! On remarque (en 2018) à quel point au fil du temps, le dessin de Laudec s'est affiné, mais qu'il comporte déjà des points communs : la simplicité voire l'absence de décors, ce qui au final met d'autant plus en valeur les personnages principaux ! Il n'y a guère qu'en pages 14 et 15 que la fête de l'école donne lieu à une multitude d'arrières-plans travaillés...
Anecdote à ce sujet : Guy Bedos (humoriste) avait pris sous son aile protectrice Pierre Desproges, (autre humoriste décédé) lequel avait demandé à son aîné conseil sur le décor à afficher pour un futur "one-man-show" sur scène et Bedos lui avait répondu : "n'en mets aucun. Il faut que l'oeil du spectateur ne soit sollicité par rien d'autre que toi !"
Beaucoup de séquences émotions avec ces excellents scénarii de Cauvin : le rôle du pépé lui donne un tas d'occasions de réciter probablement sa propre biographie comme page 47 : "Le blanc voulait encore dire quelque chose en ce temps-là !"
Lequel semble toutefois ne pas savoir que les TGV roulent sur des traverses béton/ acier, et plus en bois revêtu de créosote... Et il y a aussi les séquences Chen, toujours émouvantes et attendrissantes, d'autant que Cédric est un détestable et incorrigible jaloux !
Mais l'humour n'est pas absent non plus avec Cédric qui joue sans le vouloir le rôle de Cosette dans les "Misérables de Victor Hugo" en s'écriant devant une assistance émue : "Papa, j'ai faim !" et la réaction hilarante du pépé en bas de page 43 ! Personnellement, même en prise à un de mes plus terribles fous-rires, je n'ai jamais pris de pareille position dans mon fauteuil !
Laudec malgré sa sobriété, sait néanmoins utiliser toutes les ficelles qui ont contribué à varier les prises de vues de BD jadis initiées par Franquin comme p. 31 cette vue plongeante, ou encore la simulation des vitesses, pas toujours faciles à reproduire !
A acheter d'urgence si vous le trouvez encore !
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