Biographie d'un Prince de Perse. En filmant son frère sur le parking de leur lycée pour modéliser l'animation, Jordan Mechner signe en 1985 une révolution du jeu de plate-forme. Toute sa vie sera à l'ombre de cette œuvre séminale. Mais avant cela, il y a l'Histoire de ses parents, de ses grands-parents. Même les jeux vidéo de pixels ont leur épigénétisme.
Persécuté par l'antisémitisme, même bien après la guerre, le bien le plus précieux de son grand-pere était une peinture faite par sa sœur, qui s'appelait "Le Prince". La toile représentait le mythe de Samson et Dalila.
Les timelines se mélangent. Le passé vient sans cesse faire des percées dans le présent. La création du jeu (1980's), son remake 30 ans plus tard (2010's), l'Histoire familiale (1930-40's).
Des passerelles inattendues se créent : les rabbins comme de bons "psychologues comportementalistes" ont compris qu'il valait mieux "coder" une histoire dans un rituel pour mieux la retenir. Ainsi Pessah devient l'allégorie de l'arbre de décision :
Il est dans la nature humaine de ne pas s'attendre à ce que le monde change radicalement en une nuit. De se convaincre que le pire ne va pas arriver... C'est dans ces moments qu'un court laps de temps peut faire la différence entre survivre ou non. Dans le récit de Pessah, le pain représente ce qui est familier, la vie confortable que l'on connaît. La matsa nous rappelle que nous devons nous tenir prêts à la quitter à tout moment.