Des pêches ! Des prunes, Blutch, des prunes !

Qu'il est loin le temps où Willy Lambil dessinait dans Spirou Sandy et son kangourou ! Je crois bien qu'il est un des derniers survivants de cette belle époque des pionniers de la BD belge ! Epoque bénie des "petits Mickey" qui pullulaient alors, tels "Pilote, Tintin, Coeur Vaillant, Pif..." Spirou a survécu, tant mieux ! Rares sont ceux qui savent que Willy Lambil avait, tout jeune, envoyé une esquisse de dessin au journal qui avait été publiée : l'hebdomadaire sélectionnait alors les meilleures esquisses qui lui avaient été adressées, et en donnaient l'appréciation et des conseils de progression ! J'ai conservé le journal et son dessin d'alors.
Lambil (Lambilotte de son vrai nom) montre dans ce numéro 15 un dessin aussi parfait que ceux que réalisait Franquin... Avec des images d'un saisissant réalisme très proche d'un film. Il a aussi, avec les "Tuniques bleues" laissé Raoul Cauvin prendre en main le scénario ! Avec bonheur, sauf peut-être pour l'entente du duo ? Le résultat est prestigieux ! D'autant que leur complicité perdure depuis puisqu'en 2018 sortira le 62° épisode des Tunqiues : Sallie !
47 ans de complicité entre Lambil et Cauvin. Comme je le lui avais dit lors d'une séance de dédicaces à Lys lez Lannoy (Nord) quel dommage que Lambil n'ait pas pu continuer une de ses autres séries : "Pauvre, pauvre Lampil" qui le caricaturait sous la forme d'un dessinateur et de sa vie de famille, ainsi que des relations avec son scénariste ! Un peu comme Cauvin le fait dans Cédric, une autre des BD du scénariste. Franquin avait magnifié Spirou, Lambil a magnifié les "Tuniques bleues" créées par Salvérius... Cet épisode est très réussi car on y voit une analyse sur les conséquences humaines de la guerre, avec l'humour habituel...