Je n'ai pas l'impression que ce huitième opus soit considéré comme étant de premier plan. Et je vous dirai franchement que je ne comprends pas pourquoi parce que, pour moi, S.O.S météores est un album de très bonne qualité, méritant donc une bien meilleure considération.


Bon alors, pour commercer, un Jacobs sans érudition ne serait pas un vrai Jacobs. Vous ne maîtrisez pas ou très peu le vocabulaire météorologique. Ce n'est pas grave le Monsieur le fait admirablement à votre place. Quand il traite un sujet, il ne fait jamais les choses à moitié, ni aux trois quarts. C'est toujours du cent pour cent.


En conséquence, vous vous doutez bien que quand il situe entièrement l'action de son récit en Île-de-France, il va en connaître parfaitement la géographie, de la plus petite station de métro jusqu'au moindre virage. Je n'ai été guère étonné en apprenant que l'artiste est allé sur les lieux mêmes où se déroulent les divers rebondissements pour servir le réalisme.


D'ailleurs, cela donne une authenticité réjouissante à une course-poursuite intense entre les sbires d'Olrik (ce dernier évidemment rusé comme jamais et servant tout le temps en premier, même en faisant semblant d'être acquis à la cause d'une puissance étrangère, son propre intérêt !) et le capitaine Francis Blake, qui débute à Jouy-en-Josas pour se terminer dans le métro parisien.


Tiens, cela me fait penser que parmi les gentils, j'ai toujours préféré Blake à Mortimer. Quand il ne peut pas faire autrement (comme c'est le cas, par exemple, avec la scène que j'ai précédemment évoquée ou lors de l'escale à Athènes dans Le Mystère de la Grande Pyramide !), il parvient à chaque fois à réagir efficacement dans le feu de l'action, mais sans tomber dans l'impulsivité, souvent stupide (et facilitant grandement la tâche aux méchants !), de son ami.


Mais pour en revenir à la météo, cet argument scénaristique est utilisé intelligemment, montrant bien que si l'Homme avait un jour le malheur de réussir à diriger les éléments, ils deviendraient inévitablement une arme de destruction massive. On ressort tout un lot de séquences spectaculaires à base de pluie torrentielle, de très gros grêlons (même si, dans ce cas précis, la dangerosité du truc n'est pas totalement exploitée ici, mais c'est juste une très légère déception par rapport à tout son potentiel !) et de brouillard d'un genre bien particulier (là, par contre, comme pour la pluie, ça assure à fond !).


Et pour finir, quel contraste brillant entre une Province dans tout ce qu'elle a de plus paisible d'apparence et ce qui se cache en dessous, à savoir un véritable laboratoire high-tech où un savant fou ne manque pas d'être comme d'être aussi dans son élément qu'un serpent dans une fosse.


Non, sérieusement, pour moi, S.O.S météores n'est pas mineur. Il mériterait d'avoir sa place, bien confortable, parmi les meilleurs BD de la série.

Plume231
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le 4 févr. 2021

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Plume231

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